La réforme de l'Union africaine (UA) est le point focal de la 31e session ordinaire du Conseil exécutif de l'organisation continentale qui se tient dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, en prologue du 29e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement. Tous les Etats membres sont appelés à soutenir ce chantier qui se pose comme la priorité des priorités, car tous les objectifs, projets et actions de l'UA - aussi importants et déterminants pour l'avenir et le devenir du continent et de ses peuples- en dépendent, comme l'expliquera la présidente du Conseil exécutif de l'UA, Hadja Makalé Camara. Les réformes structurelles «s'avèrent indispensables pour qualifier les méthodes de travail, renforcer la capacité organisationnelle de l'UA, réaliser sa vision et sa mission et renforcer son leadership sur la scène internationale […], la paix, la démocratie, la gouvernance, le financement de l'Union avec 0,2% des taxes sur les importations des produits éligibles et la mise en place de la Zone de libre-échange continental constituent des mesures appropriées pour atteindre les objectifs de l'UA», dira-t-elle, à juste titre. Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, renchérira en déclarant être arrivé à la conclusion qu'il est urgent pour l'Afrique de prendre en main son propre besoin de paix et de sécurité. Or, cette prise en charge de la destinée du continent passe par la capacité de son premier artisan, l'UA, de mettre en place les mécanismes de bonne gouvernance - qui permet de se mettre à l'abri de nombre de conflits- et les leviers ou outils pouvant dénouer les situations de crise et/ou conflictuelles et mettre en branle ces mécanismes, si nécessaire. Le Conseil de paix et de sécurité de l'organisation panafricaine s'est d'ailleurs donné comme objectif principal de faire taire les armes dans le continent d'ici 2020. Une feuille de route, dont l'activation sur le terrain sera actée par le 29e sommet de l'UA, est élaborée. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. L'application de cette feuille de route exige d'abord un engagement politique et financier des gouvernants et gouvernements, mais aussi des moyens que tous les pays africains n'ont pas. Là apparait le second défi, qui est rattaché au premier, et au suivant : le partenariat et la coopération intra et inter africaine pour garantir un développement harmonieux et une croissance inclusive dans tout le continent pour permettre aux outils et stratégies pertinents d'atteindre l'objectif souhaité. La paix marche de paire avec le progrès, comme l'insécurité et la violence sont les suites logiques de la pauvreté, le sous-développement, la malnutrition, les maladies, l'analphabétisme, la corruption… Le chantier est grand, mais peut être bouclé si on s'y met, et le plus tôt sera le mieux, car il y tant de retards à rattraper, d'imperfections à corriger, de dysfonctionnements à réparer. Et les enjeux mondiaux, comme de nombreux prétendus partenaires, jouent contre une Afrique bousculant les donnes et perspectives économiques établies en faveur des riches de ce monde. H. G.