La réforme de l'Union africaine a été au cœur du débat entre les ministres des Affaires étrangères des pays africains, réunis à Addis-Abeba (Ethiopie), à l'occasion de la tenue de la 31e session ordinaire du Conseil exécutif de l'UA. Ces derniers ont souligné l'urgence de la mise en œuvre de la réforme de cette organisation continentale, à travers un engagement soutenu de tous les Etats membres. La mise en œuvre de la réforme de l'UA, confiée au président rwandais Paul Kagame en juillet 2016, constitue le chantier majeur de l'institution. La présidente du Conseil exécutif de l'UA, Hadja Makalé Camara, a ainsi appelé les Etats membres de l'UA à soutenir énergiquement ces réformes institutionnelles indispensables qui sont en cours au sein de l'organisation continentale dont la 29e Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement se tiendra demain et après-demain sous le thème "Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse". "Ces reformes s'avèrent indispensables pour qualifier les méthodes de travail, renforcer la capacité organisationnelle de l'UA, réaliser sa vision et sa mission et renforcer son leadership sur la scène internationale", a indiqué Mme Camara, soutenant dans ce cadre que "la paix, la démocratie, la gouvernance, le financement de l'Union avec 0,2% des taxes sur les importations des produits éligibles et la mise en place de la Zone de libre-échange continentale constituent des mesures appropriées pour atteindre les objectifs de l'UA". Dans la même optique, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a exprimé son souhait de donner "un nouvel élan à l'organisation panafricaine", appelant les ministres des Affaires étrangères de l'UA à proposer "des mesures concrètes pour accélérer le processus". Pour son premier sommet en tant que président de la Commission de l'UA, Moussa Faki, s'est dit arrivé cinq mois après son élection à la tête de la Commission à "une double conclusion", la première porte sur l'urgence pour l'Afrique de prendre en main son propre besoin de paix et de sécurité, rappelant que ses premiers voyages ont tous été consacrés à des zones où sévissent la guerre et le terrorisme. "Je voudrais immédiatement après le sommet poursuivre mes actions là où les armes continuent de parler, notamment en Afrique centrale", a affirmé l'ancien ministre des Affaires étrangères tchadien. L'autre conclusion pour le nouveau président de la Commission est la réforme de l'UA pour laquelle Moussa Faki a apporté tout son soutien à "la refonte de l'institution menée par Paul Kagamé". "Adoptée lors du dernier sommet de l'organisation tenu en janvier à Addis-Abeba, la réforme de l'UA doit désormais être clarifiée et mise en œuvre. 2018 doit être dans l'histoire de notre organisation la date de sa renaissance", a-t-il lancé. Dans le même contexte, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, qui présidait la réunion du Comité ministériel sur le barème des contributions au sein de l'UA tenue en marge de le 31e session du Conseil exécutif de l'UA, a plaidé pour "une approche qui tienne compte de la capacité de paiement des pays, mais également des impératifs liés à l'équilibre, à la solidarité et au partage équitable des charges, afin d'éviter la concentration des risques". R. I./Agences