C'est l'été et les plages sont déjà envahies par les juillettistes. C'est particulièrement le cas après le mois de ramadhan. Comment les estivants trouvent-ils les plages ? Propres ? Sûres ? Cela dépend toujours des plages. Cela change d'une plage à une autre. A commencer par les plages non autorisées à la baignade qui ne bénéficient d'aucune surveillance policière, ni d'aucun programme de nettoyage. Ces plages que l'on peut qualifier de sauvages sont quand même fréquentées. Il y a également les nombreuses plages autorisées à la baignade pour lesquelles les institutions de l'Etat et le mouvement associatif ont été mobilisés pendant plusieurs semaines. Il fallait préparer les plages du littoral algérien pour accueillir les estivants dans de bonnes conditions. Notamment de meilleures conditions d'hygiène. C'est ainsi qu'à l'ouverture de la saison estivale, l'on peut dire que les plages algériennes sont propres. Elles sont du moins assez propres pour accueillir des millions d'estivants venant des quatre coins de l'Algérie. C'est que les pouvoirs publics, à travers notamment la direction de la jeunesse et des sports (DJS) et celle chargée de la culture, mobilisent des dizaines d'associations pour nettoyer les plages et les préparer pour l'accueil des vacanciers. Un travail colossal est fait chaque année à la veille de la saison estivale par ces militants associatifs qui se mobilisent pour nettoyer en plusieurs groupes, tel un râteau géant, les plages algériennes, et même certains endroits alentours. Il faut dire que le travail est énorme parce qu'il ne se fait qu'une seule fois par année. En effet, les communes sans moyens et le mouvement associatif ne prennent pas le relais durant la saison estivale pour maintenir les plages dans un état de propreté durable. Il se trouve que les éléments du mouvement associatif ne peuvent rester mobilisés l'été durant s'ils ne sont pas rémunérés. Pire encore, les estivants sont d'une négligence monumentale quand il s'agit de l'hygiène de la plage ou même de la mer. Ne parlons pas des sachets en plastique et différents emballages des produits alimentaires, y compris les bouteilles, mais peut-on imaginer que des mamans jettent sur la plage les couches de leurs bébés ? C'est une image terrible que donnent de nombreuses plages algériennes, en raison justement du comportement inadmissible d'une partie des estivants. Il faut dire que cette façon de faire n'est pas la meilleure pour avoir un littoral propre en permanence. Sur les plages, il n'y a pas de poubelles qui puissent encourager les estivants à ne pas salir le sable. Cela n'explique cependant pas leur attitude anti-environnementale, du moment qu'ils peuvent toujours avoir un sachet en plastique pour y mettre tous leurs déchets. Comme le font d'ailleurs un certain nombre d'estivants. Donc, si la mobilisation est générale au lancement de la saison estivale, elle est quasiment absente au long de l'été, puisque les associations sont absentes en raison du manque de moyens dont elles souffrent. Ce problème de moyens se pose aussi pour les collectivités locales qui arrivent à peine à assurer les salaires des fonctionnaires. En d'autres termes, il n'y a que l'administration qui a les moyens de maintenir la propreté sur les plages algériennes, du fait de son omniprésence dans tous les domaines. La libération de l'initiative dans tous les secteurs pourra aboutir à la naissance d'associations dont l'autonomie d'action servira à coup sûr la communauté. Donc celle des estivants. M. B.