Dans la réalité de tous les jours, sinon dans les traditions même de gestion du football national, les résistances deviennent en fait miraculeusement de simples malentendus et trouvent des solutions selon les affinités des uns et des autres Dans le championnat français, la Ligue de football amateur prend acte de l'accession d'un club et exige de ses dirigeants que celui-ci «doit encore mettre notamment son stade en conformité avec les normes prévalant au sein de l'élite». Une exigence qui a donc le mérite d'être claire, nette et précise sinon la formation concernée doit ou bien participer à la compétition dans le stade qui lui serait proche sinon de faire l'impasse sur son accession. La deuxième étant bien entendu drastique et pourtant conforme à une réglementation où aucune exception ne peut être admise au risque de créer un précédent lequel ouvrirait alors la brèche à l'anarchie. Il s'agit là pourtant d'une compétition amateur sur laquelle la ligue algérienne de football n'est pas regardante et pis celle professionnelle non plus malgré la disponibilité d'un cahier des charges régulièrement, c'est-à-dire à la fin de chaque saison sportive, et donc la particularité est d'être un peu comme l'Arlésienne. Autrement dit tout le monde en parle sans plus. Dans le bref communiqué de la récente réunion LFP/Présidents de club des Ligues 1 et 2, il est ainsi consigné «le président de la LFP a évoqué plusieurs points parmi lesquels le contenu des dispositions réglementaires, l'opération de l'audit des stades, le dossier Cnas». S'agissant de l'audit des stades et surtout de l'opération elle-même autant rappeler sans risque de se tromper que ladite instruction est pratiquement inscrite en boucle puisqu'elle revient sans aucune ride à chaque intersaison et est à chaque fois accompagné d'un froncement de sourcils du président de la LFP lequel juge ses mises en garde irréversibles pour tout club qui n'y souscrirait pas. Imparablement et comme il fallait s'y attendre près de 80% des stades de football et plus particulièrement leurs installations à fonction directe : guichets, portes d'accès, système d'évacuation en cas d'impondérable, éclairage pour les rencontres en nocturne et parfois la capacité d'accueil ne répondaient pas aux normes selon une évaluation elle très loin des normes universelles. Et à chaque fois des délais étaient accordés aux clubs qui ne répondaient pas aux conditions exigées dont celles potentiellement porteuses de risques notamment sécuritaires. Faudrait-il alors s'étonner que la question de la conformité des stades de football revienne, c'est selon à la fin ou au début de chaque saison ? Evidemment non puisque l'exception a depuis bien longtemps remplacé la règle en inversant justement une hiérarchie des normes logiquement immuable. Dans la réalité de tous les jours sinon dans les traditions même de gestion du football national les résistances deviennent en fait miraculeusement de simples malentendus et trouvent des solutions selon les affinités des uns et des autres et il suffit de se rappeler qu'il y cinq ans un club de Ligue 2 avait obtenu un accord provisoire pour évoluer sur son stade, au demeurant très modeste parce que datant de la période coloniale, avec le simple engagement de ses dirigeants d'engager une opération d'extension qui le mettrait en conformité avec les normes exigées. Comble de l'ironie, pratiquement toutes les rencontres programmées à domicile se sont déroulées avec un pan du stade en pleins travaux avec, forcément, tous les risques inhérents d'accidents en plus, en cas de mécontentement du public, de la faculté pour supporteurs d'avoir à leur disponibilité des matériaux : pierres, ferraille, bois à même d'installer un casus-belli durable. Ce même club professionnel avait, voire a deux guichets situés à un mètre du sol en plus de n'être constitués que d'une ouverture en forme de cercle dont le diamètre ne dépasse pas 15 cm pour les gradins et d'un autre de forme carré dont les cotés n'atteignent même pas la vingtaine de centimètres. Il ne s'agit là que d'un exemple entre autres sachant que des installations non conformes il doit beaucoup s'en trouver. Ce qui ramène l'exercice de la LFP à une simple formalité sur laquelle il n'y a pas tellement à gamberger puisque les saisons se suivent et se ressemblent, se ressembleront même jusqu'à ce que… A. L.