L'Etat œuvre aujourd'hui à développer le transport routier dans les Hauts-Plateaux mais aussi dans le Grand sud algérien. Une vision socioéconomique «nouvelle» devant permettre de redynamiser ce grand territoire à très faible densité de population. Elle contribuera également à la migration d'une partie de la population ainsi qu'à la délocalisation des unités de production agro-alimentaire. L'Etat œuvre aujourd'hui à développer le transport routier dans les Hauts-Plateaux mais aussi dans le Grand sud algérien. Une vision socioéconomique «nouvelle» devant permettre de redynamiser ce grand territoire à très faible densité de population. Elle contribuera également à la migration d'une partie de la population ainsi qu'à la délocalisation des unités de production agro-alimentaire. Cette vision ouvrira ainsi la voie à la production et à l'exportation algérienne à destination des autres pays africains. Et c'est dans cette optique qu'intervient l'aide financière de l'Etat au Fonds de compensation des frais de transport de marchandises dans le sud du pays qui connait plusieurs dysfonctionnements. Au titre de l'exercice 2017, une enveloppe financière de 5,27 milliards de dinars a été ainsi attribuée à ce Fonds, selon le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane, cité par l'APS. Avec cette enveloppe globale, un montant de 3,635 milliards de dinars a été dégagé pour couvrir les besoins de 2017, dont une première tranche d'un montant de 1,635 milliard de dinars a été mobilisée pour couvrir les réalisations physiques et financières effectuées au titre du 1er semestre 2017 (mandatement et mise en œuvre de la procédure en cours), détaille-t-il. En outre, un montant de deux milliards de dinars a été alloué pour l'assainissement des dettes détenues par les opérateurs affiliés à ce fonds régional. Par ailleurs, afin de corriger les dysfonctionnements que connaît ce Fonds, M. Ait Abderrahmane préconise la révision du dispositif réglementaire le régissant et l'assainissement des dettes cumulées dans le cadre du dispositif de ce compte spécial. Il préconise également la délimitation du périmètre d'approvisionnement, la révision de la liste des produits éligibles et du barème lequel est fixé actuellement à 3 DA la tonne kilométrique transportée pour l'inter-wilayas, et à une fourchette entre 1,8 DA et 9 DA, selon l'état des itinéraires, pour la tonne kilométrique transportée en intra-wilaya. M. Ait Abderrahmane propose aussi la suspension du dispositif pour les wilayas dont le nombre d'adhérents et faible, voire nul (Nâama, El-Bayadh, El-Oued, Ouargla et Ghardaïa), la relance des inspections des services, la mise en place d'un dispositif pour l'évaluation des besoins réels et la révision de la convention du Fonds avec les adhérents. Plusieurs anomalies ont été constatées dans le fonctionnement de ce Fonds créé en 1996. En matière d'approvisionnement, il a été constaté que les produits transportés portent essentiellement sur la farine, la semoule, le sucre, l'huile et les légumes secs alors que la liste est plus large. En effet, les produits éligibles au remboursement des frais de transport par ce Fonds se composent aussi des laits destinés à la consommation humaine (adulte et infantile), la farine infantile, le café, le thé, le concentré de tomate, les blés dur et tendre, la poudre de lait, la levure, le riz, les pâtes alimentaires, les aliments de bétail, le savon de ménage et en poudre, la pomme de terre, les articles et fournitures scolaires, la presse écrite, le gaz butane, les médicaments, les matériaux de construction (rond à béton, bois et treillis soudé) et le gaz en vrac destiné à l'enfûtage. L'autre constat relevé est que l'approvisionnement se fait parfois à partir de wilayas lointaines alors que des produits éligibles à ce dispositif sont disponibles dans des zones plus proches des régions concernées. Sur le plan de la gestion financière des dossiers de remboursement, il a aussi été constaté des lourdeurs dans l'examen des dossiers par les services du ministère des Finances, ainsi que des lenteurs dans la procédure administrative relative au virement de la dotation financière. Actuellement, dix wilayas sont concernées par ce dispositif, à savoir Adrar, Tamanrasset, Bechar, Illizi, Ouargla, El Oued, Ghardaïa, Nâama, El Bayadh et Tindouf. En versant des compensations aux opérateurs activant dans l'approvisionnement de ces wilayas, le Fonds de compensation des frais de transport dans le sud du pays vise à préserver le pouvoir d'achat des citoyens résidant dans les régions du sud du pays pour les produits de première nécessité et certains matériaux de construction de base, et à développer l'activité commerciale au niveau de ces régions. De plus, le développement du transport routier dans les Hauts-Plateaux et le Grand sud algérien permettra de redynamiser ce grand territoire à très faible densité de population. Il contribuera à la migration d'une partie de la population ainsi qu'à la délocalisation des unités de production industrielles de la bande du nord vers l'intérieur du pays. Il ouvrira ainsi la voie à la production et à l'exportation algérienne à destination des autres pays africains, grâce à la transsaharienne. B. A./APS