Le bal des conseils interministériels se poursuit. Celui de mardi dernier était consacré à l'examen de la situation du grand projet de réalisation du Port centre d'El Hamadia (wilaya de Tipasa), a indiqué, hier, un communiqué des services du Premier ministre. Le bal des conseils interministériels se poursuit. Celui de mardi dernier était consacré à l'examen de la situation du grand projet de réalisation du Port centre d'El Hamadia (wilaya de Tipasa), a indiqué, hier, un communiqué des services du Premier ministre. La réunion qui était présidée par le premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, s'est tenue en présence des ministres des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, des Finances, Abderrahmane Raouia, et des Travaux publics et des Transports, Abdeghani Zaalane. Après avoir pris connaissance du rapport présenté par le ministre des Travaux publics et des Transports sur les conditions de prise en charge et d'évolution de ce projet, le Premier ministre est intervenu pour faire état d'un certain nombre de recommandations et de décisions destinées à en faciliter la mise en œuvre. A cet effet, M. Tebboune a appelé à «renforcer la participation des entreprises publiques nationales dans les différentes phases de réalisation de ce projet, notamment dans les segments où le savoir-faire algérien est avéré» et à «mettre en œuvre les dispositions nécessaires pour la libération de l'emprise du projet». Le Premier ministre a, enfin, invité tous les acteurs impliqués à «mobiliser leurs ressources en vue de contribuer à la maîtrise de ce projet vital pour le développement économique du pays». En effet, par ses grandes capacités de transbordement et sa position géographique stratégique, ce port va faciliter l'acheminement des marchandises vers l'Afrique après son raccordement aux axes autoroutiers, dont la transsaharienne Alger-Lagos, en un moindre temps et coût financier. Ces atouts font de ce port un concurrent pour les autres infrastructures portuaires commerciales du bassin méditerranéen, qui, d'ailleurs, suivent de près sa réalisation. Le grand port sera un hub car interconnecté au réseau ferroviaire et autoroutier africain, ce qui permettra le transbordement des navires en provenance des grandes routes maritimes pouvant accueillir des méga-navires, qui transitaient auparavant par les ports espagnols de Valence, de Barcelone et d'Algesiras, ainsi que par ceux de Gioia Tauro en Italie et Sines au Portugal. A l'échelle locale il faut savoir que ce méga projet augmentera, une fois réalisé, les capacités portuaires actuelles de la région Centre, car elles ne seront plus en mesure de faire face à la croissance du trafic prévue à l'horizon 2050. En effet, selon les prévisions du secteur des transports, le volume du trafic dans cette région du pays devrait atteindre, à cette échéance, 35 millions de tonnes de marchandises/an et deux millions de conteneurs de 20 pieds annuellement contre 30% de ce volume traité actuellement par les ports d'Alger et de Ténès, soit près de 10,5 millions de tonnes actuellement. Il convient de rappeler, par ailleurs, selon le ministère de tutelle, une fois ce grand projet réalisé, il est prévu de transférer progressivement certaines activités du port d'Alger vers cette nouvelle place portuaire. A la lumière de ces indications, il apparait que le nouveau port est d'un grand intérêt et d'une importance stratégique pour le pays et le continent. C'est un projet structurant stratégique. Selon sa fiche technique, le coût du projet est estimé à 3,3 milliards de dollars. Il sera financé dans le cadre d'un crédit chinois à long terme. L'infrastructure portuaire sera mise en service progressivement. Le futur grand port commercial va s'étendre sur une superficie de plus de 1 000 hectares et disposera d'une zone logistique de 2 000 hectares. Il sera doté de 3 360 mètres linéaires de quai pouvant accueillir des navires de grande taille. Toujours d'après la fiche technique du projet, les délais de réalisation ont été ramenés à 7 années au lieu de 10. Les travaux seront exécutés par des entreprises nationales, publiques et privées, en partenariat avec des étrangers. Le volet études du projet, piloté par le Laboratoire des études maritimes (LEM) à Alger, a été achevé la fin de l'année écoulée. L'exécution des travaux a été confiée au groupement algéro-coréen (LEM) et au Consortium Yuhill-Yooshin. Une foi achevé le nouveau port commercial d'El Hamadia aura une capacité de traitement de 6,5 millions de conteneurs équivalent vingt pieds (EVP)/an et 28 millions de tonnes de marchandises générales. Notons qu'en janvier dernier, un protocole d'accord portant réalisation du nouveau port avait été signé entre le Groupe public des services portuaires et deux compagnies chinoises. Il stipule la création d'une société de droit algérien composée du Groupe public des services portuaires et des deux compagnies chinoises, Cscec (China state construction corporation) et Chec (China harbour engineering company). Z. A.