«La stratégie de l'Etusa pour le développement du transport public dans la capitale vise à améliorer les prestations fournies aux citoyens à travers le renforcement de son parc d'autobus soit par affrètement de bus auprès du secteur privé ou l'acquisition de nouveaux bus au profit de l'établissement.» Cette déclaration du premier responsable de l'entreprise publique de transport la plus importante du pays, prêterait sans doute à rire parmi des personnes versées dans le sarcasme, pourtant c'est là une vérité vraie. Autant l'Etusa fait partie du décor de la capitale, autant elle fait également partie des murs auprès des Algériens notamment ceux résidants à dans la capitale et sa périphérie. Demeurer «au diapason d'une demande accrue», est et a, d'ailleurs, toujours été le credo de l'entreprise et, pour ce faire, six milliards de centimes vont être consentis dans un proche avenir. En fait cette démarche n'est pas que commerciale dans la mesure où la moitié du pactole évoqué précédemment devrait aller à une société nationale de production, en l'occurrence la Snvi. C'est dire donc l'assurance dans le temps d'un plan de charge pour ladite production, mais aussi la garantie d'un emploi à plein temps pour des centaines, voire au moins un millier de personnes en emplois directs et autant indirectement. Preuve en est la création de 700 emplois grâce à une opération de sous-traitance en la matière avec un opérateur du secteur privé. L'autre aspect essentiel, si ce n'est le plus important, c'est la prestation fournie aux citoyens non pas en termes quantitatifs seulement mais en qualité également. Cette qualité ne peut être évidemment que par la disponibilité desdits moyens, à même de répondre à une demande de plus en plus forte, compte tenu de l'atomisation urbaine des grandes villes et, en contrepartie, la multiplication des centres de vie épars qui ne sauraient être sans fournir un cadre de vie serein, sinon dans le meilleur des cas sans trop d'aspérités. Or, la question du transport est essentielle pour des milliers de personnes déplacées à cause ou grâce, c'est selon, aux différentes opérations de logement et relogement et en même temps du transfert ou de la création de pôles administratifs d'accompagnement. C'est d'ailleurs ce que précise à l'APS le responsable de l'Etusa. «La mise en service progressive des nouveaux bus intervient pour renforcer et desservir le réseau et les lignes de transport notamment dans les nouvelles cités d'habitation», dira-t-il. Une démarche qui n'a pas fait que des heureux sachant que, de leur côté, les transporteurs privés y ont trouvé motif à dénoncer «une concurrence déloyale sur des trajets déjà saturés et ne supportant plus de renforcement». Ces derniers, même s'ils ont quelque part été favorablement entendus par les pouvoirs publics, occultant superbement le principe même de service public que s'efforce de remplir assez bien l'Etusa à Alger et auquel, eux, n'ont jamais souscrit. En réalité, la question du transport et qu'il s'agisse de voyageurs, travailleurs ou de produits, équipements, matériaux, a de tout temps, été l'une des préoccupations des pouvoirs publics nationaux. En effet, est-il besoin de rappeler qu'à la fin des années 1970 une mesure interministérielle du gouvernement de l'époque avait permis l'utilisation très rationnelle des moyens de transport disponibles au sein des entreprises publiques économiques, en mettant au point un programme qui consistait à mettre à la disposition des entreprises publiques de transport les bus en dehors des heures de travail. Autrement dit, au lieu qu'ils restent inutilisés, en stationnement au sein des unités de production, ces moyens servaient à réduire la tension prévalant dans le transport des étudiants, des écoliers habitant les zones enclavées et, bien entendu, la demande publique quotidienne. En fait, avec une diversification appréciable des moyens de transport, terrestre (métro, tramway, bus), maritime et aérien, le pays est effectivement au diapason. A. L.