Le Comité international olympique en appelle «aux autorités gouvernementales compétentes, à votre CNO et à l'ensemble des fédérations sportives nationales pour restaurer un climat de confiance et de respect mutuel» C'est donc définitif et plaira-t-il ou non aux contestataires le Comité olympique algérien est légitime. A en croire la réponse faite par le Tribunal arbitral algérien des sports, M. Berraf a désormais toute la latitude de siéger à sa tête dans la plus grande sérénité. En effet, les fédérations qui ont eu à contester la validité des élections du mois de mai passé en ont eu pour leur frais, le TAS considérant avoir accepté «le principe d'arbitrage dans sa forme, selon la juridiction en vigueur, mais la demande d'annulation des résultats de l'Assemblée générale élective du COA a été rejetée avec la nécessite de faire sortir le ministère de la Jeunesse et des Sports de ce litige». En fait, le TAS, pour sa part, n'a fait que confirmer une première réponse faite déjà par le Comité olympique international (CIO) à la même requête formulée par quatre fédérations sportives algériennes, lesquelles rejetaient pour non-conformité le résultat des élections et par extension le renouvellement de confiance de l'assemblée générale au président sortant, en l'occurrence Mustapha Berraf. Dans une réponse à une demande d'audience formulée par un collectif mandaté par les fédérations d'haltérophilie, badminton, tennis de table, cyclisme, natation et basket-ball, le CIO, annonçant la couleur, estimait que la démarche intervient a posteriori et que les «irrégularités dénoncées ne sont étayées par aucune preuve significative tangible à ce stade», concluant «que tous les documents, éléments et explications reçus nous permettent de confirmer la position initiale du CIO et que le CIO n'a aucune raison de remettre en cause le déroulement du scrutin ni les résultats des élections». Cqfd. Ce qui s'est passé le 27 mai dernier aurait sans doute gagné à être passé par pertes et profits et surtout que l'affaire, car il s'agit bel et bien d'une affaire, soit envoyée au rebut, histoire de mettre un terme à une cabale qui ne dit pas son nom, mais surtout dont les conséquences, si elles venaient à être connues du grand public, ne feraient alors que ternir la réputation de bien des institutions et de leurs représentants directs. Or, conscient du bon droit des fédérations qui font partie de son organisation, le CIO a évité de s'aliéner les membres de l'assemblée générale du COA, en l'occurrence les fédérations contestataires en leur susurrant carrément qu'il relève également de leur bon droit d'introduire ce genre de recours par l'intermédiaire de «votre CNO et aux organes compétents de donner une suite appropriée» à ces «plaintes» reçues au CIO, étant entendu que «le CIO n'a pas vocation à se substituer aux institutions et organes compétents en la matière ni aux mécanismes de recours existants dans les statuts de votre CNO». Toutefois, si les termes de la correspondance du CIO ouvre des perspectives aux contestataires, ses rédacteurs ne manquent pas, encore une fois de rappeler que «conformément aux principes et aux règles qui prévalent au sein du Mouvement olympique, le CIO respecte pleinement la juridiction des organisations sportives du Mouvement olympique ainsi que les décisions statutaires de leurs organes compétents. Par conséquent, le CIO ne peut reconnaître une quelconque légitimité à un collectif de fédérations autoproclamé agissant en dehors de toute institution/structure sportive dûment établie et reconnue». Bien entendu tout est dans le «autoproclamé» histoire de stigmatiser lesdites fédérations et, pourquoi pas, rappeler le respect de la hiérarchie des normes en la matière. Tout cela étant, le Tribunal arbitral algérien des sports remet sur le tapis l'implication du ministère de la Jeunesse et les Sports dans la tentative de déboulonnage du président élu du Comité olympique algérien. En effet, le support essentiel du rejet de la revendication des présidents de fédération est souligné par le contenu de ce paragraphe qui, pour justifier l'inconsistance de la démarche, dit «accepté le principe d'arbitrage dans sa forme, selon la juridiction en vigueur, mais la demande d'annulation des résultats de l'Assemblée générale élective du COA a été rejetée avec la nécessite de faire sortir le ministère de la Jeunesse et des Sports de ce litige». Pour autant un tel constat et surtout une telle issue au conflit va-t-elle ramener à la raison les parties directement et indirectement impliquées ? C'est du moins le vœu du CIO lequel s'adressant auxdites parties fait ce rappel : «Comme vous le savez, le CNO algérien et le Mouvement olympique et sportif algérien dans son ensemble ont malheureusement fait face, dans le passé, à des situations similaires qui ont conduit à des conflits majeurs, au détriment du sport et des athlètes algériens. Par conséquent, nous espérons que chacun aura tiré les conséquences de ces expériences regrettables et agira de manière responsable afin d'éviter que de telles situations ne se reproduisent.» Enfin, paternaliste comme personne, le même Comité international olympique conclut qu'il en appelle «donc aux autorités gouvernementales compétentes, à votre CNO et à l'ensemble des fédérations sportives nationales pour restaurer un climat de confiance et de respect mutuel du rôle et des compétences de chacun, et pour travailler ensemble et de manière constructive dans le seul intérêt du sport et des athlètes algériens». A. L.