L'action de l'Algérie dans la région, au Mali et en Libye notamment, pour la stabilisation et le retour de la paix, dans le respect de la souveraineté des pays, est sans cesse saluée aussi bien par les pays concernés que par les capitales arabes et occidentales, ainsi que les organisations internationales dont l'ONU. Un rapport d'information du Sénat français vient réaffirmer l'importance du rôle de l'Algérie dans la zone euro-méditerranéenne. «La relance des relations entre l'Union européenne et l'Algérie est devenue une réalité avec l'élaboration de nouvelles priorités de partenariat. La relation euro-méditerranéenne ne peut que sortir renforcée de la reprise effective du dialogue avec un pays dont le rôle est déterminant pour la stabilité de la zone», note ce rapport sur «le cas de l'Algérie» dans le volet méditerranéen de la Politique européenne de voisinage (PEV). Rédigé par la commission des Affaires européennes, le rapport que cette dernière a décidé de rendre public et qui a été présenté par le sénateur (rapporteur) Simon Sutour, du Parti socialiste, souligne que la révision de la Politique européenne de voisinage (PEV), en décembre 2015, a contribué à conférer un deuxième souffle à la relation entre l'UE et l'Algérie. Mais il est nécessaire d'approfondir les liens entre les deux parties, recommandent les rédacteurs du rapport. A ce propos, le rapport du Sénat français note que les autorités algériennes affichent leur volonté d'un approfondissement de ces liens, en valorisant la position géostratégique de l'Algérie et son apport à la politique énergétique de l'UE. M. Sutour a estimé, à ce titre, que la révision de la PEV a facilité le rapprochement attendu entre les deux parties en permettant de développer une approche plus pragmatique. Pour le rapporteur, qui n'écarte pas une réelle relance des relations bilatérales entre l'UE et l'Algérie, le succès de la transition économique voulue par le gouvernement algérien, face à la chute des prix des hydrocarbures, tient principalement à cette capacité à s'ouvrir et à devenir attractif. Et il tient à la partie européenne de capitaliser ce rapprochement et les opportunités qu'il induit, mais dans un rapport gagnant-gagnant. En effet, les liens entre l'Algérie et l'UE ont connu quelques tensions quand Alger a demandé, le 31 août 2015, une évaluation de l'Accord d'association qui s'est avéré déséquilibré et désavantageux pour l'Algérie. Le constat a été fait par différents responsables, à leur tête le président de la République. Bruxelles fini pas répondre à la demande algérienne et des négociations seront menées jusqu'à aboutir à l'adoption de nouvelles priorités de partenariat, lors du 10e Conseil d'association qui s'est tenu à Bruxelles le 13 mars dernier. Lors de sa visite en Algérie, le mois dernier, le commissaire européen en charge de la PEV et des négociations d'élargissement, Johannes Hahn, avait indiqué que l'UE continuera à soutenir l'Algérie dans ses efforts pour diversifier son économie et améliorer le climat des affaires. Une vingtaine de projets d'une valeur de plus de 200 millions d'euros ont été identifiés par les deux parties pour soutenir la diversification de l'économie algérienne, dont certains ont déjà été réalisés, rappelle-t-on. Au sujet du dossier migratoire, le rapport fait observer que l'Algérie rejette tout traitement sécuritaire des migrations et préconise une action contre les causes profondes des départs, à mener dans les pays d'origine et en faveur du développement. Lors des débats, M. Sutour, qui a déjà rencontré plusieurs responsables algériens, a indiqué que son sentiment a changé en se rendant en Algérie. «Je pense que l'image que l'on en a, vue d'ici, gagnerait à une approche plus modeste et moins donneuse de leçons», dira-t-il, en soulignant la compétence des responsables qu'il avait rencontrés. R. C./APS