Le volume des échanges entre les pays du Maghreb arabe est évalué à 2,9%, taux considéré très faible comparé aux échanges avec l'Union européenne qui sont de l'ordre de 65%. La moyenne de croissance de ces mêmes pays est estimé à 4,5%, selon le FMI, qui fait savoir que, si une intégration économique de ces pays venait à être une réalité, le taux de cette croissance gagnerait au moins deux points. C'est du moins ce qu'a déclaré M. Boucebha, secrétaire général de l'UME (Union maghrébine des employeurs), lors d'une conférence de presse pour annoncer la tenue du 1er Forum des hommes d'affaires maghrébins, les 10 et 11 mai prochain, au Sheraton Club des Pins. Le conférencier a déclaré que, selon une étude réalisée par l'UME, les pays arabes peuvent travailler en coopération dans différents secteurs, entre autres celui de la construction navale et de la pêche. Beaucoup de projets peuvent être menés ensemble. Toujours, selon lui, pas moins de 30 projets seront lancés dans les 5 années à venir dans différents domaines d'activité. Pour ce faire, des études sont en train d'être menées et des consortiums seront mis en place pour les mener à bien. Sur la banque maghrébine, le conférencier a encore une fois rappelé que son siège sera établi à Tunis et que tout est déjà prêt. Elle sera lancée probablement au mois de novembre prochain. «Toutes les mesures ont été prises, il ne reste plus que la collecte des capitaux», déclare-t-il. Pour sa part, M. Mrakech, président de la Confédération du patronat (CAP), a souligné tout l'intérêt d'un tel évènement et s'est dit sûr de sa réussite. Pour lui, ce sera l'occasion d'«entamer une réflexion pour l'extension de l'entreprise dans le Maghreb arabe qui a toutes les capacités et les moyens d'une intégration économique efficace». M. Mrakech a aussi répondu aux questions des journalistes concernant le week-end universel, l'intégration à la Zone arabe de libre-échange (ZALE), la crise économique mondiale et l'ouverture des frontières avec le Maroc. Sur le premier point, il dira qu'au niveau de l'UME, nous sommes favorables au week-end universel que seules l'Algérie et la Libye n'appliquent pas. De plus, ajoute-t-il, «je tiens compte des retombées économiques car je suis un opérateur qui doit évoluer dans la mondialisation». Bien sûr, «cela ne veut pas dire que la mondialisation est une bonne chose, mais on ne peut pas l'éviter», précise-t-il. Pour l'adhésion à la ZALE, il indique : «Nous faisons partie de la communauté arabe et il est normal et logique de s'inscrire à cette zone. Mais je pense qu'il faut se donner le temps pour rassembler tous les éléments nécessaires concernant cette démarche.» Quant à l'ouverture des frontières avec le Maroc, il souligne que «c'est là une question de souveraineté et je n'ai pas des éléments de réponse. L'environnement politique est important pour promouvoir les relations économiques entre les pays du Maghreb. Notre rôle, c'est de mettre tout en œuvre pour que les choses évoluent dans le bon sens». Il faut savoir que le 1er Forum des hommes d'affaires maghrébins a pour objectif, entre autres, de créer de nouvelles traditions économiques entre ces pays frères, échanger les expériences et trouver des opportunités de partenariat. Beaucoup d'autres questions seront aussi traitées. Elles concernent les ambitions et les entraves pour une intégration économique maghrébine, les investissements dans l'immobilier, le tourisme, le secteur des nouvelles technologies. Pas moins de 700 participants sont attendus à ce rendez-vous, dont un panel d'experts mondiaux dans le domaine économique. B. A.