Les corners qui se transforment en coup franc direct et finissent au fond des filets adverses, ce n'est pas nouveau chez l'USM Alger. Djamel Zidane avait déjà réussi pareille prouesse à plusieurs reprises du temps où l'équipe de Soustara avait le privilège de compter dans ses rangs un ailier gauche au pied magique. C'est pourquoi, vendredi dernier, le chef-d'œuvre réalisé par Ammour au stade Omar Hamadi avait une force de double magie : d'abord celle de laisser pantois adversaires et coéquipiers tout en suscitant l'admiration, et ensuite celle de titiller la nostalgie chez de nombreux présents à Bologhine. Mais bien plus que cela, le corner parti tout droit du pied du numéro 10 usmiste, pour ne laisser aucune chance au gardien Ferradji, a cette particularité d'avoir été signé par un trentenaire. Et cette particularité est aussi toute particulière chez l'équipe algéroise dont la baisse de régime manifestée cette année, notamment durant la première partie du championnat national, serait due, justement, au poids des ans qui pèse sur cette équipe par l'entremise d'éléments vieillissants. Un raisonnement qui ne tient pas forcément la route, encore moins les chemins des filets, lorsqu'on voit ce que peut faire Ammour sur le terrain durant toute une partie face à la meilleure équipe algérienne du moment ou encore ce que fait son aîné Dziri qui, du haut de ses 37 ans, continue à se démener comme un gosse de 20 ans sur la surface de jeu, s'affirmant plus que jamais incontournable dans le onze usmiste. Faut-il rappeler que l'infatigable Billal avait décidé de raccrocher les crampons avant d'être prié de les rechausser pour prêter main-forte à la nouvelle génération des Rouge et Noir. Au-delà du but magistral qui a permis à l'USMA de battre l'ESS, et de relancer, à l'occasion, la course au titre, il fallait être aveugle pour ne pas constater que, si les Algérois ont dominé largement la rencontre et s'ils ont réalisé l'une de leurs meilleures sorties de la saison, c'est en grande partie grâce à leur vieille garde : le duo Dziri-Ammour au milieu et Bourahli à l'attaque où le renard n'aura laissé aucun moment de répit à la défense adverse. Comme quoi, un rajeunissement d'effectif, c'est bien, mais un rajeunissement en douceur, c'est encore mieux. Et ce ne sont sans doute pas les jeunes joueurs usmistes qui y trouveront à redire, eux qui bénéficient tant de l'expérience de leurs aînés. L. I.