Rencontre-débat, hier, à la Maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, sur les droits des femmes journalistes. Une initiative du Syndicat national des journalistes (SNJ) en collaboration avec deux représentantes de la Centrale syndicale UGTA, Mmes Nassera Merah et Nadjia Zeghouda, également membres du «Comité femmes» de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). L'occasion de faire le point sur l'évolution du combat de la femme journaliste pour la promotion de la liberté d'expression et la lutte contre la discrimination dans l'exercice du métier et l'accès aux postes de responsabilité. «Lutter… ne jamais cesser de lutter pour défendre sa liberté. Les droits ne s'offrent pas, ils s'arrachent. Mais pour les défendre et les revendiquer, il faut d'abord les connaître», lance d'emblée Mme Zeghouda à l'adresse d'une assistance nombreuse, composée de femmes journalistes, anciennes et nouvelles. «Notre souhait est de reprendre les rencontres et les discussions sur tout ce qui concerne notre métier mais aussi rétablir les passerelles entre les anciens et les nouveaux journalistes», affirmera Samira Mana, journaliste et syndicaliste. Les trois syndicalistes rappellent que l'Algérie a ratifié toutes les conventions qui garantissent le respect des droits de la femme, hormis le code de la famille «trop injuste» envers la femme algérienne, même complété par d'autres amendements en 2005. Aussi, soutiennent-elles, depuis l'indépendance du pays, tous les programmes de reconstruction de l'Algérie se sont basés sur l'égalité entre l'homme et la femme. «Il n'y a jamais eu de discrimination dans les textes. Le grand problème réside dans leur application. C'est dans le sens de l'application de ces textes de loi qu'il faut continuer le combat», soutient, de son côté, Mme Nassera Merah. Saluant, à l'occasion, les dernières mesures annoncées par le président Bouteflika, dimanche dernier, lors de la cérémonie organisée à l'occasion de la Journée mondiale de la femme, Mme Merah exprime sa satisfaction: «Même si cela coïncide avec la campagne électorale et que nous risquons d'être taxées de soutenir le candidat Bouteflika, nous ne pourrons rester insensibles aux décisions qu'il a annoncées ce dimanche. Espérons toutefois que ces annonces soient suivies réellement d'effet». Et sa camarade, Mme Zeghouda, d'insister sur la lutte: «Les femmes journalistes ont un grand rôle à jouer dans la promotion de la femme. Vous êtes les témoins des problèmes de toute la société. La presse est incontournable… Nous comptons sur vous pour aider à une véritable émancipation de la femme et de la société en général». Plus directe, la représentante de la LADDH affirme son souhait de voir les femmes journalistes s'unir et se mobiliser pour la défense des mêmes objectifs : «Nous allons lancer des programmes de leadership féminin et nous espérons que vous participerez aux séances de formation. Mobilisez-vous donc en force pour la défense de vos propres droits et ceux de toutes les femmes travailleuses». Par ailleurs, rapporte Mme Merah, qui a longtemps évoqué le problème du harcèlement sexuel, «nous avons adressé une lettre au ministre de la Justice et lui avons demandé d'assurer des garanties légales aux victimes et aux témoins». K. M.