De notare correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati L'auditorium de l'université de Tizi Ouzou abritera, durant deux jours, un séminaire national consacré aux phénomènes de la corruption et du blanchiment d'argent. Ce séminaire, inauguré hier par le doyen de la faculté de droit de l'université de Tizi Ouzou, et ce, en l'absence du recteur, est organisé à l'initiative du laboratoire de recherche de mondialisation et de droit national, relevant de la même faculté, qui a concocté un programme ambitieux traitant du fléau de la corruption et de celui du blanchiment d'argent sous tous leurs aspects. En somme, ce phénomène, très présent en Algérie, est mis sous la loupe de plusieurs intervenants, entre universitaires spécialisés dans le droit, de responsables judiciaires, des autorités civiles de la wilaya, des différents services de sécurité, des représentants du Trésor public, des Douanes, de la Bourse d'Alger, des responsables de plusieurs succursales des banques, publiques et privées, opérant en Algérie, ainsi que des représentants de la police internationale (Interpol). Après un bref discours de bienvenue du doyen de la faculté de droit de l'université de Tizi Ouzou, c'est le responsable du laboratoire de recherche et le président du conseil scientifique du colloque qui prendront la parole pour expliquer un tant soit peu à l'assistance les objectifs de ce séminaire sur le corruption et le blanchiment d'argent. Cette rencontre, plutôt scientifique, se veut, selon ses initiateurs, «un forum de vulgarisation, de sensibilisation et de prise de conscience auprès de la communauté nationale sur le phénomène de la corruption et de blanchiment d'argent». Les communications programmées vont globalement dans ce sens avec deux axes principaux consacrés aux mécanismes de lutte contre, d'une part, l'infraction de corruption et, d'autre part, l'infraction de blanchiment d'argent. Pour la corruption, il s'agit de présenter la notion, les dispositions préventives de lutte dans les secteurs public et privé, les moyens de lutte et la coopération internationale pour cette même lutte, alors que, pour celle du blanchiment d'argent, il sera question de traiter de la gravité de l'infraction et sa qualification, les sources des fonds blanchis, la lutte contre le blanchiment d'argent à l'échelle nationale et la coopération internationale en ce sens. C'est M. Omar Seddouk, de l'université de Tizi Ouzou, qui a ouvert le cycle des communications avec une intervention sur la corruption et les instruments de lutte contre ce phénomène. «La corruption a touché tous les Algériens, qu'ils soient victimes ou accusés», dira-t-il en préambule, soulignant la gravité de ce fléau dont il faut impérativement chercher les causes profondes pour pouvoir l'endiguer un jour, surtout qu'il remonte loin dans le temps et qu'il concerne pratiquement toutes les institutions publiques et privées. Il avertira en outre que «la corruption officielle, étatique est la plus dangereuse, car plus difficile à combattre», précisant que la corruption existe dans 90% des pays sous-développés, suggérant que le sous-développement figure parmi les causes de la corruption avant de proposer plusieurs «remèdes» à ce fléau qui gangrène l'économie nationale, en citant en priorité absolue, l'éducation et la justice, les plus grands orphelins de l'Algérie indépendante. De son côté, Mme Fetta Maachou présentera un exposé sur la loi 06/01 qui traite «du plus dangereux des phénomènes qui menace la société sous tous ses aspects». «La corruption, dit-elle, est la cause de l'affaiblissement de l'économie des pays et de la baisse de la production, elle est aussi la source de l'accumulation des fortunes chez des minorités au sein des sociétés. Elle mène au gaspillage de l'argent public et produit surtout de la disparition de la confiance des citoyens envers les institutions de l'Etat».