Quels sont les auteurs de la grande corruption ? », s'est interrogée, hier, une intervenante lors de la première journée du séminaire national sur la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent, organisé par la faculté de droit de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Plusieurs conférenciers se sont attelés à l'occasion, à débattre des différents sujets ayant trait au phénomène en question. Madjid Benchikh, expert international, a mis l'accent sur la dimension et la gravité de la chose d'autant plus que, dit-il, la corruption prend des proportions alarmantes dans notre pays. « Ce séminaire se veut comme une prise de conscience pour endiguer la gravité de la chose. Car, il y a une petite et une grande corruption, mais, insiste-t-il, toutes contribuent à faire propager ce mal dans la société ». Lui succédant Ahcène Amirouche de l'université Saïd Dahleb de Blida, a, au cours de son exposé, expliqué le rôle d'Interpol dans la lutte contre la corruption internationale. « La corruption et le blanchiment d'argent sont devenus des éléments prépondérants dans le financement du crime organisé et du terrorisme. Cela facilite l'activité des groupes armés, devenue difficile à maîtriser par les éléments des services de sécurité à travers toute la planète », a-t-il relevé, mettant en relief les différentes conventions de l'ONU concernant la lutte contre le blanchiment d'argent. Il préconise, en effet, la mise en place d'une stratégie commune allant dans le sens d'endiguer le phénomène à la source. De son côté, Hamza Khadri de M'Sila, a précisé « que ces dernières années, la corruption administrative et financière gangrène notamment les institutions publiques au point de nuire à l'économie nationale et compromettre aussi plusieurs projets de développement ». Par ailleurs, pour sa part, Belaïd Abrika, enseignant à la faculté des sciences économiques de Tizi Ouzou, a estimé que « la corruption touche tous les secteurs d'activité, allant du simple citoyen qui cherche à apporter un point à son revenu jusqu'aux décideurs politiques qui détournent des milliards. Le débat doit être porté, aujourd'hui, sur l'implication de l'ensemble des acteurs de la société civile et des personnes leaderships, pour que les efforts les plus dynamiques anticorruption soient soutenus par l'opinion publique », a-t-il fait remarquer. Sur un autre chapitre, Abdellah Benhamou, de l'université de Tlemcen, a précisé que « dès les années 1970, la communauté internationale a pris conscience du danger que constitue la corruption. Il existe, ajoute-t-il, un consensus autour du fait que ce phénomène est un frein à l'économie, comme il est également une menace pour la démocratie et la bonne gestion des affaires publiques ». Enfin, notons que les travaux de ce séminaire se poursuivront aujourd'hui, avec des communications qui traitent essentiellement du blanchiment d'argent.