Jamais deux sans trois : l'ES Sétif ira aux demi-finales après avoir éliminé, vendredi soir, de la Ligue des champions arabes de football, l'équipe tunisienne de l'US Monastir (3-1), grâce à un ensemble plus réaliste et déterminé à conserver son titre, mais surtout à son buteur, Abdelmalek Ziaya, auteur d'une triplé et d'un Hadj Aïssa au sommet de son art. Optant carrément pour l'offensive avec une attaque à trois têtes, Djediet-Hadj Aïssa-Ziaya, qui retrouve sa forme d'antan, l'ESS a mis en difficulté son vis-à-vis. Après un début de partie équilibré, l'ES Sétif a pris le jeu à son compte. Son stratège Lazhar Hadj Aïssa, étroitement surveillé, a été sur toutes les balles pour mettre la défense monastirienne, il faut le dire peu inspirée, en difficulté. A la 6e et sur un centre d'une percée du Camerounais Francis Ambane, qui venait d'hériter d'une passe de Hocine Metref, auteur d'un joli travail sur le flanc gauche, l'ex-Batnéen d'une jolie tête piquée ne laissa aucune chance au portier Sofiane Braïk. La riposte des Bleus ne se fait pas attendre puisque, 11 minutes après, les protégés de Lotfi Rhim parviennent à refaire leur retard en tentant des incursions dans le camp algérien au point de malmener sérieusement l'arrière-garde des Noir et Blanc, qui céda rapidement à la panique à l'image de Smaïl Diss. Ce dernier, en voulant remettre une balle à son gardien Hadjaoui, le mit dans une bien périlleuse situation, ratant à son tour son dégagement, et offrant involontairement une belle opportunité à Hannachi, le milieu de terrain de l'US Monastir, pour remettre les pendules à l'heure d'un foudroyant bolide de 20 mètres. Cette réalisation a chauffé les débats avec, toutefois, un net avantage pour les Tunisiens qui ont eu d'autres nettes occasions de corser l'addition. Si ce but provoqua une explosion de joie chez les 300 supporters tunisiens qui avaient fait le déplacement, il plongea dans le doute aussi bien les joueurs que le public sétifien. Sous le coup de cette égalisation, les Aigles des Hauts Plateaux parurent désorientés, d'autant qu'une tête à bout portant de Ayari, stoppée in extremis par Hadjaoui grâce à un réflexe, a failli faire mouche pour plonger dans le doute les Algériens (25e). Secoués par cette action dangereuse, les Sétifiens champions arabes, jouèrent le tout pour le tout pour reprendre l'avantage. Et c'est ainsi que, le trio Raho-Hadj Aïssa-Ziaya se remit rapidement en action. D'ailleurs, c'est sur une belle action du premier nommé, qu'il offre une autre opportunité de doubler la mise au buteur du jour après avoir profité d'une passe lumineuse du meneur de jeu sétifien (27e). Pressant l'adversaire dans son périmètre, pour l'obliger à commettre d'autres impairs, Lazhar Hadj Aïssa, concluant une série de passements de jambe dans la surface de vérité par un service millimétré à Ziaya, embusqué, ce dernier s'offrit son premier hatrick de la saison. Mis K.-O. debout, les Tunisiens tentèrent, toutefois, quelques trucs pour revenir dans le match. Ils se montrèrent, certes, dangereux par Siffi (58e), puis par le longiligne Benbelkacem qui géra mal son face-à-face avec Hadjaoui (60e). Changement de décor après la pause : la machine sétifienne a bien carburé surtout après les deux changements effectués par Aït Djoudi, le coach algérien, pour donner plus de tonus à l'entrejeu et à l'attaque. Après une chaude alerte au début de la deuxième période signée Djediet, jusque-là émoussé, mais avortée par le keeper à l'affût, les Algériens prennent le jeu à leur compte pour venir assiéger le camp tunisien, avec une multitude d'actions ratées. Dans les cinq minutes du temps additionnel, l'USM joua son va-tout pour espérer marquer mais ses joueurs ont buté sur une défense sétifienne des grands jours et qui a su préserver son large avantage, réalisé au cours de la première période, dominée de bout en bout. Sur l'ensemble du match, c'est l'expérience qui a été déterminante pour l'ESS laquelle va jouer son énième demi-finale, dont le tirage au sort aura lieu après-demain à Alger. R. C.