Passage obligé pour la renaissance du sport le plus populaire en Algérie, il est clair que le tournoi africain qui se déroule actuellement dans notre pays sera le meilleur baromètre de l'option choisie par l'instance nationale en charge du football de créer un lycée spécifique à la formation de jeunes footballeurs comme est évidemment lumineuse cette idée d'académie du football pour ne pas nommer la sélection nationale des moins de 17 ans. L'autre indicateur sur lequel les cadres de la sélection nationale pouvaient déjà anticiper, notamment sur l'appréciation du chemin parcouru tout au long de ces dernières années, ces derniers mois était la nature de la prestation que fourniraient les capés algériens face aux «ogres» naturels de la compétition en l'occurrence les Camerounais. La victoire de la sélection nationale sur ces derniers est donc venue comme un véritable exutoire pour un staff qui participe à sa première compétition et devrait par voie de conséquence permettre à Ibrir et à Meddane d'appréhender autrement la suite de la compétition même s'il est trop tôt pour se prononcer. Si la formule consacrée «l'essentiel est de participer» est le credo algérien pour la formule de cette année, il n'en demeure pas moins que, d'un point de vue général, la fédération a vu juste et il ne serait pas ridicule de voir autrement l'avenir de ces jeunes au cours de cette CAF. Mais le plus grand mérite est, pour les responsables nationaux à tous les niveaux, autant les auteurs du concept d'une équipe de football renouvelable chaque saison pour les moins de 17 ans, que ceux qui se sont lancés dans le challenge, d'avoir amplement compris et saisi l'opportunité de révolutionner la discipline en investissant sur cette catégorie d'âge et surtout d'avoir songé à mettre les moyens matériels, financiers et humains à même de permettre d'exploiter des talents avec un plan de carrière, sachant qu'une fois cette sortie officielle consommée, ils seront appelés à rejoindre en théorie des clubs répliques adeptes de la formation et disposant des structures d'accompagnement. En fait, si le lycée de Draria est appelé à assurer la continuité de la mission parce qu'elle entre et relève d'une stratégie nationale du développement de la discipline, il serait encore plus judicieux que les associations sportives nationales saisissent le témoin et prennent le relais. Le PAC et l'ESS ont pleinement saisi la portée d'un tel choix et si l'une et l'autre de ces associations sont sous les feux de la rampe, cette notoriété n'est pas le fruit du hasard et encore moins usurpée. En tout état de cause, la situation est telle aujourd'hui que le nouveau team à la tête de la Fédération algérienne ne peut qu'être condamné à se mettre au diapason de l'évolution du football moderne dans tous ses aspects. Raouraoua et ses collaborateurs le savent comme ils savent pertinemment qu'asseoir une refonte totale du football national exige du temps mais l'essentiel pour y parvenir étant surtout qu'existe la réelle volonté de le faire. Le sport algérien le plus populaire ne peut plus, par ailleurs, se permettre de rester à la traîne lui qui fut, il n'y a pas si longtemps, cité en exemple. A. L.