Depuis plusieurs années déjà, le football algérien, aussi bien au niveau des clubs qu'à celui de la sélection nationale, n'arrive plus à s'imposer au plan international. Le constat est partagé par tout le monde. Pour une véritable relance de ce sport roi, il faudrait impérativement créer des écoles de formation, seul moyen de disposer, à l'avenir, de joueurs de qualité qui pourront s'affirmer à un haut niveau. D'ailleurs, pour plus d'un, s'il n'y avait pas, aujourd'hui, ces joueurs algériens formés en Europe, particulièrement en France, notre équipe nationale ne serait jamais en mesure de faire le poids face à des sélections africaines moyennes. Avec des joueurs évoluant dans le championnat national, le coach national ne pourrait aller loin au plan international. C'est au milieu de tout cela qu'est née la sélection algérienne des moins de dix-sept ans, qui a pu, au mois d'avril dernier, arracher une qualification au Mondial, prévu au Nigeria du 24 octobre au 15 novembre prochain. Une performance jamais réalisée auparavant puisque jamais nos cadets n'avaient participé par le passé à une Coupe du monde. La Fédération algérienne de football (FAF) venait de gagner son pari. Mais, est-ce que cela veut, pour autant, dire que le football algérien va mieux ? Cela s'apparente-t-il à une relance de la formation ? Rien n'est moins sûr. Il faut dire que la problématique n'est pas aussi simple. Les responsables de la fédération, si déterminés et volontaristes soient-ils, ne peuvent, à eux seuls relancer la formation des footballeurs. Si le rôle de la FAF pouvait s'articuler, beaucoup plus, autour du «balisage» du terrain, il est clair que seuls les clubs peuvent prendre en charge ce volet très important. Dans d'autres nations, notamment les plus avancées en termes de pratique sportive, les joueurs des catégories inférieures de l'équipe nationale, sont également issus des clubs. Bien évidemment, si les responsables de la Fédération algérienne ont décidé de créer ces écoles appelées Académies de la FAF (ACFAF) c'est principalement pour remédier au manque existant. Si la sélection algérienne des moins de dix-sept ans avait attendu que les clubs lui fournissent les joueurs, il est clair que la qualification au Mondial avait en été compromise même si le tournoi aurait lieu en Algérie. Pour en revenir à cette sélection des U17, il est utile de rappeler que celle-ci est en regroupement permanent depuis plus de deux ans au niveau du lycée sportif de Draria, à Alger. L'équipe a pris part, durant les deux saisons précédant la Coupe d'Afrique des nations, de la même catégorie, au Championnat national cadet inter-régions - qui a eu lieu en Algérie au mois d'avril dernier et à l'issue duquel les Verts avaient arraché leur qualification au Mondial en terminant deuxièmes au classement final. Les sélectionnés, sous la houlette du duo Ibrir-Meddane, évoluaient face à des joueurs plus âgés qu'eux d'un année ou même de deux. Ceux-là avaient été choisis après une opération de prospection qui s'est déroulée à travers le territoire national. C'est du temps de l'ancien président de la FAF Hamid Haddadj que l'équipe avait été lancée. Son successeur, qui est à son second passage à la tête de cette instance, en l'occurrence Mohamed Raouraoua, a continué en lançant deux autres promotions. En tout état de cause, on peut finalement dire que cette démarche a été une réussite puisque cette sélection a réussi à se qualifier au Mondial, pour la première fois dans l'histoire du football algérien de cette catégorie. Les Verts n'avaient perdu que face à une seule équipe, à savoir la Gambie, qui a déjà, faut-il le signaler, remporté la Coupe du monde. Au premier tour, les jeunes Fennecs s'étaient inclinés face aux Gambiens sur le score de deux buts à zéro. Les deux équipes s'étaient retrouvées en finale et la partie revenue à la Gambie qui l'avait emporté sur le score de trois buts à un. Mais, l'Algérie avait amplement atteint son objectif qui était d'arracher une place qualificative au Mondial (les quatre demi-finalistes iront au Nigeria). Les trois autres qualifiés sont la Gambie, le vainqueur de la Coupe, le Burkina Faso et le Malawi. Ainsi, il y a quelques jours, cette sélection algérienne de football vient de connaître ses adversaires pour le premier tour de la Coupe du monde. L'Algérie évoluera donc dans le groupe F avec l'Italie, l'Uruguay et la Corée. A ce propos, il est à noter que ces trois équipes ne sont pas des habituées des premiers rôles de la Coupe du monde des U 17. Cela ne veut nullement dire, bien évidemment, que les choses soient faciles puisque, à ce stade de la compétition, le niveau est souvent assez élevé et toutes les ,équipes se valent. D'autant que, à titre d'exemple, l'Uruguay et l'Italie sont des nations de football. En conséquence, la sélection algérienne a entamé, depuis la fin de la CAN, une série de stages de préparation afin d'être fin prête à ce rendez-vous. D'ailleurs, il y a deux ou trois jours, les Verts ont participé à un tournoi de l'Union nord- africaine de football qui se déroule à Aïn Draham, en Tunisie, avec la participation des sélections nationales de Tunisie, du Maroc, de Libye, des Emirats arabes unis et du Burkina Faso. Les sélections participantes ont été réparties en deux poules constituées chacune de trois pays. La première comprend l'Algérie, les Emirats et le Burkina Faso, soit les sélections qui vont participer à la phase finale du Championnat du monde, alors que la seconde poule est composée de la Tunisie, du Maroc et de la Libye. Le premier de chaque groupe se qualifiera pour la finale, les deuxièmes s'affronteront pour la 3e place alors que les troisièmes joueront pour la 5e place. A. A.