Après avoir subventionné les prix du blé dur et du blé tendre destiné à la transformation, donc à la production de la farine et de la semoule, le gouvernement passe à une autre phase. Il a opté pour l'allocation d'aides aux producteurs après la période de la moisson et non avant. Ainsi, les prix de vente des céréales par les agriculteurs aux coopératives céréalières vont augmenter (4 500 DA pour le blé dur, 3 500 DA pour le blé tendre et 2 500 DA pour l'orge), soit des hausses allant de 1 000 à 2 400 dinars. Les agriculteurs qui produiront plus auront donc de gros bénéfices puisque cette décision a pour principal objectif de booster la production nationale. Cette mesure a été favorablement accueillie hier par l'Union nationale des paysans algériens (UNPA). Son secrétaire général, M. Mohamed Allioui, s'est déclaré satisfait de cette mesure. Selon lui, la décision du gouvernement permettra d'encourager l'investissement dans ce domaine abandonné ces dernières années par de nombreux agriculteurs à travers le territoire national. Ces agriculteurs bénéficiaient, pour rappel, auparavant des subventions avant la récolte. Ces aides étaient parfois détournées. Concernant l'impact sur le consommateur, les prix ne changeront pas. La semoule supérieure sera vendue sur le marché de détail à 4 000 DA le quintal, alors que la semoule ordinaire continuera à être vendue à 3 600 DA le quintal. De son côté, l'Office national interprofessionnel cède le quintal de blé dur aux transformateurs à 2 280 DA le quintal et celui du blé tendre à 1 285 DA le quintal, alors que le quintal d'orge est cédé aux éleveurs à 1 550 DA. L'Algérie a conclu des accords d'importation par le biais de l'OAIC de 400 000 tonnes de blé avec la France, l'Allemagne et la Pologne. Cette quantité sera destinée notamment aux éleveurs à des prix subventionnés de manière à les aider à faire face à la sécheresse. «L'OAIC sera chargé en toute urgence de l'importation de 300 000 tonnes d'orge et de le distribuer aux éleveurs à des prix subventionnés», a par ailleurs déclaré récemment le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub. De manière sommaire, la solution de la subvention ne cesse d'être élargie ces derniers temps. C'est la politique choisie par le gouvernement pour protéger le pouvoir d'achat des citoyens. Cette politique est, à titre indicatif, rendue possible par l'aisance financière du pays. D'ailleurs, les dépenses de l'Etat dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2008 ont nettement augmenté. Elles sont passées de 4 323 milliards de dinars à 4 882 milliards de dinars, en progression de 12,9%, pour répondre, entre autres, au soutien des prix de la poudre de lait, du blé, de l'orge et de l'eau de mer dessalée. S. I.