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4,5 milliards de dollars de produits alimentaires importés en 2007 Ouali Yahiaoui, DG de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce
Revenant sur la décision du gouvernement de subventionner et de soutenir certains produits de large consommation, pour la préservation du pouvoir d'achat du citoyen, M. Yahiaoui, DG de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, a expliqué qu'il faut d'abord rétablir la réalité des choses, "les produits dont les prix ont connu des augmentations à la fin du premier semestre 2007, sont la semoule, les huiles alimentaires, les légumes secs, le concentré de tomate et le lait en poudre". Il indique qu'"au premier semestre de l'année en cours, les prix de la semoule ont connu une augmentation (le sac de 25 kg de semoule qui était commercialisé à 750 DA est passé à plus de 1 3000 DA le sac), une hausse de 74% qui résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs". Il note à cet effet, que l'Algérie consomme entre 23 et 24 millions quintaux/ an, 70% de ces quantités transformées en céréales sont totalement importées. Les besoins du marché national en blé dur sont estimés, sur la base d'un taux d'extraction, à 34,2 millions de quintaux ; la production nationale ne permet pas de répondre de manière globale à la couverture de ces besoins, d'où le recours à l'importation "qui constitue une sorte de fatalité", affirme-t-il. M. Yahiaoui fait remarquer qu'il ne faut pas confondre entre blé dur et blé tendre. "Le blé tendre est destiné à la transformation pour produire de la farine destinée à la panification. Le Blé dur est destiné à la transformation pour produire de la semoule. Compte tenu des prix enregistrés sur le marché mondial et qui sont passés de 20 dollars le quintal en 2006, à près de 70 dollars sur les marchés extérieurs actuellement et compte tenu du fait que l'essentiel des quantités consommées est importé, il y a inévitablement une répercussion sur le marché intérieur et par conséquent sur les prix au consommateur". Il ajoute, dans le même registre, que pour lever la discrimination qui existe entre deux produits de la même famille (farine et semoule), la semoule étant un produit très sensible en fonction des préférences sociales et des traditions culinaires des ménages algériens, "le gouvernement vient de décider, au même titre que la subvention qui est accordée en aval au lait conditionné en sachet, et dans la compensation en amont du blé tendre par l'OAIC, d'élargir la mesure au blé dur". Actuellement, le blé tendre est cédé à 2 280 DA/quintal. La différence entre ces prix sera couverte par le budget de l'Etat. Une opération qui nécessite l'intervention du Trésor public à travers une enveloppe de 90 milliards de dinars. Un montant qui viendra s'ajouter aux 50 milliards de dinars alloués pour la farine et près de 20 milliards de dinars déjà octroyés pour le lait en sachet. L'enveloppe globale de 90 milliards de dinars dégagée pour la subvention des prix, est sujette aux fluctuations des cours sur le marché extérieur, explique encore M. Yahiaoui. "Si les contingences que nous subissons actuellement en liaison avec les hausses des cours sur le marché mondial se desserrent, les prix vont reprendre leur niveau normal, et à partir de ce moment-là, l'enveloppe pourra augmenter, comme elle pourra subir une baisse. Elle sera maintenue dès lors que le gouvernement a décidé d'accompagner cette augmentation des prix par des mesures de compensation en amont. On suivra l'évolution des cours sur le marché mondial pour avoir des prix à la consommation de la semoule accessibles au niveau du marché intérieur". D'après lui, le prix du sucre ne connaîtra pas de hausse. "Le prix actuellement en vigueur sur le marché national est stable. Il se situe entre 50 et 70 DA/kg. Il y a, par contre, une sorte de dépression sur le marché international concernant le café". Il souligne que présentement les produits qui constituent une préoccupation sont les huiles alimentaires, les légumes secs, le concentré de tomate et le lait en poudre. Dans ce contexte, il déclare que tout un travail d'étude et de réflexion se fait actuellement au niveau du ministère du Commerce pour proposer des mesures appropriées. "Il y a plusieurs mesures qui peuvent être mises en œuvre, soit la compensation en amont ou en aval, soit l'exonération des droits de taxe, soit la mise en place d'un fonds de stabilisation des prix". Il fait savoir qu'au niveau du ministère du Commerce, l'absence d'un instrument de régulation économique et d'un fonds de stabilisation des prix pour permettre d'intervenir en temps réel, "Nous la ressentons. C'est pour cela que nous avons proposé au gouvernement la mise en place, dans le cadre des dispositions légales, d'un fonds de stabilisation des prix qui permettra, quand les prix se font stables sur le marché international, de prendre les surplus et de les engranger, et lorsque les prix flambent sur les marchés extérieurs, et pour éviter leur répercussion systématique sur les niveaux de prix à la consommation, ce fonds interviendra en temps réel pour éviter d'attendre et de subir les situations". Il pense qu'à la clôture de l'exercice, la facture d'importation des produits alimentaires sera de l'ordre de 4,5 milliards de dollars. "Le blé dur et le blé tendre vont coûter pour le pays une ardoise de l'ordre de 1,3 milliard de dollars". En prenant le cas des céréales, il note qu'il y a pour le blé dur et le blé tendre, une production de 20 millions/quintaux. "Nous ne sommes pas en mesure de répondre à la demande nationale en matière de blé dur et de blé tendre, laquelle se situerait aux environs de 65 millions de quintaux". Il se dit ne pas ignorer le phénomène de la spéculation, mais "ce n'est pas un élément fondamental qui explique les poussées sur les prix, dès lors que nous sommes un marché extraverti et l'essentiel de notre alimentation importé".