De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Avec 369 597 votants sur les 965 708 inscrits, soit un taux de participation de 38,27%, les Oranais ont, à l‘évidence, été plus nombreux à se rendre aux urnes, hier à 16 h, que lors des élections de 2004 à la même heure (282 214 votants sur 833 609 inscrits, soit une proportion de 33,85%). Les chiffres semblent cependant moins importants que ceux enregistrés durant la présidentielle de 1999, qui avait vu, toujours à la même heure, 336 956 personnes sur 793 670 inscrits (42,46%) accomplir l'acte de voter : «Je ne peux pas dire que les Oranais votent en masse mais ils sont assez nombreux, particulièrement les femmes qui arrivent par groupes, dans une ambiance assez gaie», commente un agent de bureau de vote dans l'un des centres du quartier Gambetta. La même appréciation a été relevée dans d'autres centres de vote, que ce soit au centre-ville ou dans les quartiers populaires : «Jusqu'ici, il n'y a pas encore foule [à 11 h, seulement 683 votants sur 8 455 inscrits ont accompli leur devoir] mais les votants commencent traditionnellement à affluer dans l'après-midi», note-t-on au CEM Bencheneb, situé au centre-ville. A El Hamri, quartier populaire dont les habitants sont en butte à d'innombrables problèmes, la matinée a été calme dans les bureaux de vote alors que l'après-midi a connu une hausse sensible de votants. Même si, par vraie ou fausse pudeur, de nombreux votants se sont refusés à dévoiler leur choix, il est évident que c'est le président sortant Abdelaziz Bouteflika qui a les faveurs des électeurs : «Je préfère donner ma voix pour un candidat qui a déjà assumé la fonction de président plutôt que de me risquer à voter pour un candidat que je ne connais même pas», expliquera un électeur de 35 ans. D'autres personnes ont également avoué avoir voté pour «notre président» parce qu'il a accompli «beaucoup de choses pour le pays et qu'il nous fait honneur à l'étranger». Ce choix, plus ou moins assumé de réélire Abdelaziz Bouteflika, confirme la tendance qui se dessinait avant et pendant la campagne électorale : «Oran, plus généralement l'ouest du pays, a toujours été le bastion de Bouteflika. Cela a été le cas lors des deux précédents scrutins et cela se confirmera demain», assure un observateur averti de la scène politique pour lequel il ne serait pas impossible que le candidat Moussa Touati crée la surprise, comme son parti, le FNA, l'a fait lors des élections législatives de l'été 2007 : «Mais c'est, sans aucun doute, Bouteflika qui sera plébiscité pour le prochain quinquennat.» En 1999, à la clôture des votes, 63,65% (505 136 électeurs) s'étaient rendus aux urnes contre 63,94% (533 025 votants) en 2004. L'on ignore encore quel sera le taux de participation final mais on sait d'ores et déjà qu'Oran ne sera pas dans le bas du tableau. Comme à l'accoutumée.