Dimanche dernier, la rencontre hebdomadaire Echos de plume du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachetarzi (TNA) a accueilli le chorégraphe irakien Talaat Assamaoui qui a présenté son nouveau spectacle, Nada el matar (La rosée de la pluie). La rencontre a débuté par une courte présentation sur scène d'une séance de travail du chorégraphe irakien avec la troupe d'artistes algériens dont la plupart sont diplômés de l'ISMAS. Les personnes présentes ont ainsi pu assister à une séance de yoga qui sera suivie d'un extrait du spectacle. Après cette présentation, l'assistance est conviée à retrouver l'espace habituel de la rencontre pour donner la parole à Talaat Assamaoui. Il a précisé que, produit par le TNA pour la célébration de la cérémonie de clôture de l'édition 2009 du Festival national du théâtre professionnel placé cette année sous le slogan «El Qods, capitale éternelle de la culture arabe 2009», Nada el matar est un spectacle inédit en Algérie de «drama dance» (danse dramatique), une discipline née d'un courant artistique qui s'est développé aux Etats-Unis et en Allemagne, s'inspirant fortement de celle que l'on surnommait «la prêtresse aux pieds nus», Martha Graham, un art qui consiste à fusionner l'art de la danse contemporaine et celui de l'interprétation théâtrale. Talaat Assamaoui qui a vécu vingt ans en Suède a exploré cet art en lui ajoutant une touche spécifiquement orientale. «Par orientale, je désigne tous les mouvements de danse spécifiques non seulement au pays du Maghreb, mais aussi de toute la péninsule arabique et jusqu'en Inde», précise-t-il. La thématique centrale de Nada El matar est celle de l'héroïsme et de l'amour chez la femme arabe, construit autour d'extraits de texte de la romancière algérienne Assia Djebar, de la Palestinienne Sakhr Khalifa et de l'Irakienne Latifa El Diwi. Le spectacle compte près d'une quarantaine d'artistes sur scène. Les personnages principaux seront interprétés par l'Algérienne Hanane Boudjemaa, la Palestinienne Riham Ishak, l'Irakienne Nour El Houda Zouid et l'Italien Roberto Santi. Le concept du spectacle est l'organisation durant près de trois mois d'ateliers de travail expérimental intensif pour les jeunes artistes algériens afin de créer une méthodologie de travail qui initie au concept de la danse dramatique et de l'art dramatique moderne. Parmi les nombreux objectifs de ces ateliers, il s'agit notamment de développer les axes techniques et artistiques de la danse dramatique chez les jeunes Algériens. Créer des spectacles d'un niveau international pour des tournées en Algérie et à l'étranger. Développer les expériences des travaux collectifs culturels et artistiques entre des artistes algériens et étrangers. Développer et instaurer le «drama dance» en tant que nouvelle discipline artistique au niveau des différents théâtres et des espaces culturels. A propos de sa méthode de travail, le chorégraphe irakien explique que «le plus important est de trouver le meilleur moyen pour que les artistes fassent sortir toute leur énergie afin de créer un langage du corps pour dessiner un tableau aux couleurs harmonieuses». Lors de la discussion avec les personnes présentes, il mettra en exergue l'importance de la lecture chez les artistes en estimant que «la lecture est une nourriture de l'esprit et de l'âme qui conduit inévitable l'artiste à donner le meilleur de lui-même sur scène». Quant à Hanane Boudjemaa, assistante du chorégraphe et comédienne, elle expliquera que «Talaat Assamaoui apporte quelque chose de nouveau en Algérie, qui est la théâtralisation de la danse. Il apporte une nouvelle réflexion sur les mouvements du corps, et l'apprentissage de la maîtrise du corps et de la voix est en parfaite symbiose. Ainsi, les artistes présents sur scène doivent non seulement maîtriser les techniques de danse mais aussi celle de l'interprétation théâtrale en totale harmonie. Pour arriver à cette maîtrise, nous commençons tous les ateliers par 45 minutes de yoga et ensuite les techniques de danses contemporaines avec ce cachet particulier propre aux mouvements développés par le chorégraphe qui puise dans le patrimoine arabe et oriental». S. A.