Photo : Sahel Par Wafia Sifouane Les dix jours consacrés au 4ème art durant la tenue du 4ème Festival national du théâtre professionnel, édition El Qods, se sont clôturés jeudi dernier avec la cérémonie de remise des prix, à laquelle a assisté la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Le début de cette soirée de clôture sera festif. Le public et les invités auront droit à une belle surprise offerte par le chorégraphe irakien Talet Essamaoui qui a présenté sa création Nada el matar (la rosée de la pluie) qu'il a montée au cours du chantier de danse qu'il a organisé au Théâtre national algérien (TNA). Le spectacle de danse contemporaine avec des influences de hip- hop et de break danse est totalement dédié à la cause féminine à travers le monde. Avec sa création, Talet a tenté une approche très étudiée et recherchée, entre théâtre et danse, un pur plaisir visuel. Vers la fin du spectacle, des photographies de femmes seront projetées avec, en ombres chinoises, les corps des danseurs derrière un long voile blanc. Nada el matar sera suivie de la présentation d'un spectacle de danse des élèves de l'atelier du TNA. Après ce prélude, le moment sera venu de remettre les prix aux lauréats désignés par le jury. Contre toute attente, le prix de la meilleure œuvre théâtrale a été attribué à la pièce les Vigiles du Théâtre régional de Béjaïa, une adaptation du roman éponyme du défunt journaliste Tahar Djaout. Les prix des meilleurs espoirs féminin et masculin iront à la comédienne Warda Sayem pour son rôle dans la pièce Lika Maa du théâtre El Afça de Tlemcen et à son partenaire dans la même pièce Amin Maissoum. Le prix du meilleur second rôle a été décroché par Mounira Rabhi pour son rôle de Fadoua dans la production du TNA El Masra. Quant au meilleur second rôle masculin, il est revenu au comédien Djamel Teyar pour son rôle du mendiant aveugle dans la pièce Qadi edhil du Théâtre régional de Batna. Ce dernier s'est distingué lors de la représentation par sa forte présence sur les planches et par sa capacité à captiver l'attention du public. Sans surprise, le prix de la meilleure interprétation masculine a été brillamment arraché par le comédien originaire de Tindouf Abdelhlim Zeribaa, dans le rôle de Darwich dans El Masra. Il faut dire qu'Abdelhalim a sauvé la représentation avec son talent démesuré, qui a vampirisé les autres personnages. Dallila Nouar a eu, pour sa part, le prix de la meilleure interprétation féminine dans la pièce Noun du théâtre régional de Sidi Bel Abbès. Le prix de la meilleure scénographie a été attribué à Yahia Ben Ammar pour son travail dans la pièce Mezghena 95. Salim Souhali décrochera le prix de la meilleure musique pour ses compositions dans la pièce Qadi E'dhel de Batna. Le metteur en scène de la pièce Noun, Azzedine Abbar, repartira, lui, avec la distinction de la meilleure mise ne scène. Autre déception, le prix du meilleur texte qui est revenu à El Arbi Boulbina, dans la pièce Aalet El Ghela, qui s'est penché sur la problématique de l'héritage familial et sa capacité à dénuder les gens de tout humanisme. Quant au prix spécial du jury, il est revenu sans contestation à la pièce El Masra de l'Irakien Fadel Abbas, présentée par le TNA durant la compétition. Dix jours se sont écroulés, emportant avec eux le peu d'espoir qui demeurait quant à un véritable essor du 4ème art. On aura vu le théâtre dans ses pires mais aussi meilleurs états, mais point de dynamique prometteuse d'une prise en charge de cette vague de nouveaux talents qui continuent à évoluer à l'ombre des anciens. Du 24 mai au 4 juin, les œuvres théâtrales se sont enchaînées en jouant sur le baromètre de la qualité qui a connu des hauts et des bas. Désastre, merveille, découverte et déception ont été les mots récurrents de ce festival dont la magie a cependant joué, même si, par moments, le charme a été rompu par certains comportements, attitudes, et commentaires d'artistes et de responsables qui n'ont pas apprécié qu'on critique leur prestation ou leur organisation. Il y en aura même qui accuseront les journalistes dont les plumes n'ont pas caressé dans le sens du poil d'avoir travaillé à casser le festival… sans commentaires.