Les remarques émises par le ministre de l'Environnement à l'adresse des responsables de la SARL Hayat, sise à Bouinan (Blida), spécialisée dans la fabrication de détergents en poudre, liquide, savon et d'acide sulfonique, ont été bel et bien prises en charge par la direction de l'usine. Cette dernière tient à exprimer sa désapprobation et son étonnement dès que l'on fait état d'une supposée infraction à l'environnement. «La visite du ministre de l'Environnement ne nous a pas dérangés. Bien au contraire, elle nous a honorés. Nous sommes dans l'obligation de respecter la réglementation algérienne dans sa totalité et faire tout dans l'ordre. Nous n'allons pas nous opposer à cela. Nous sommes ici pour travailler», annonce d'emblée le manager général de l'entreprise, Vedat Yildirim, en poste depuis 9 mois. «Depuis que je suis en poste, nous n'avons été destinataire d'aucun document, officiel ou officieux, ni de la part du ministère ni de la direction de l'environnement au niveau de la wilaya», ajoutera le premier responsable de l'entreprise. La seule mise au point réelle a donc été exprimée oralement par Cherif Rahmani. Elle concerne l'entreposage de la matière première dans un endroit non couvert. La menace survient avec la pluie. «Il y avait risque de voir le contenu chimique de la matière première se déverser aux alentours immédiats de l'usine, ce qui constituait un danger sur l'environnement», nous explique Ibrahim Ban, directeur d'usine et membre de la commission de l'environnement qui veuille sur la propreté, non seulement des produits, mais aussi sur la fiabilité chimique de tout le processus de production. Chose promise, chose due, comme peut le constater tout visiteur du site. Un bloc a été construit depuis pour mettre la matière première à l'abri de la pluie. Il s'agit, à ce propos, du premier point, réglé, sur cinq autres qui ont fait l'objet de remarque. Un règlement qui sera renforcé par la construction, annoncée par le gérant de l'entreprise, de quatre autres blocs pour un usage similaire. Le second point, qui a trait à la désignation d'un responsable de l'environnement, a été solutionné avec l'accord de la tutelle. Cette dernière avait émis le vœu de doter l'entreprise par un délégué de l'environnement. La SARL Hayat a procédé depuis le 22 mars dernier au remplacement de l'ingénieur chimiste en activité par un ingénieur en environnement, appuyé dans son exercice par l'ancienne composante de la cellule de réflexion. Le troisième «chantier» de la société est lié à l'émission de gaz. La question a été vite réglée, selon Ibrahim Ban, le directeur de l'usine. La protection des ouvriers figurait aussi dans le registre des préoccupations des premiers responsables de l'usine. Cette question a été prise en considération puisqu'il est désormais exigé des ouvriers de porter un masque et une tenue adéquate et plus sécurisante. Le dernier point est celui du centre d'épuration. Il faut savoir à ce sujet que la SARL Hayat compte deux centres d'épuration. Le premier sert pour l'épuration de l'eau de sulfonation et le second pour le filtrage de l'unité de production. Le gérant de l'usine souligne que «le ministre de l'environnement a demandé l'amélioration de la capacité de production du centre d'épuration». Ce qui est en voie de réalisation, ajoute le même responsable. Le taux d'avancement des travaux entrepris au centre d'épuration des eaux industrielles est évalué à 90%, et «il ne reste que l'augmentation de la capacité de production», explique Ban. Pour ce qui est du système de filtrage, la vérification de sa fiabilité a été confiée à une entreprise japonaise très spécialisée dans le domaine. Il s'agit de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA). En définitive, la SARL Hayat est loin de constituer un quelconque danger sur l'environnement. «Il n'y a aucune atteinte à la nature sinon, on ne verra plus toute cette verdure qui entoure le site», fera remarquer le gérant de l'entreprise qui emploie 633 ouvriers dont 35 viennent de Turquie. Il faudrait également souligner que l'entreprise compte 40 distributeurs à travers le monde et que celle sise à Bouinan est la seule dans le monde arabe. C'est un atout considérable dans la zone arabe de libre-échange. A. Y.