De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Le changement répétitif des programmes d'enseignement dans le secteur de l'éducation durant ces dernières années a eu des répercussions négatives sur les élèves des différents paliers, lesquels se sont retrouvés dans l'obligation de se mettre à niveau pour progresser et acquérir le savoir. Un savoir qui est nécessaire dans la vie d'un individu et pour la société d'autant que l'élève est l'homme de demain, qui représente la cheville ouvrière de l'ensemble du processus de développement. C'est à partir de cela que les parents de élèves, conscients du rôle que joueront leurs enfants, sont déjà très inquiets de la qualité de l'enseignement dispensé dans les établissements scolaires. Choisir entre l'enseignement privé et étatique n'est pas un choix donné à l'ensemble des parents d'élèves puisque certaines wilayas du pays ne disposent pas sur leur territoire d'écoles privées. Au niveau de la wilaya d'Aïn Defla, l'absence de ce genre d'écoles pousse de nombreux parents d'élèves à opter pour des cours de soutien chez des enseignants disposant d'une expérience et d'un savoir-faire pour aider et orienter ces jeunes élèves, lesquels semblent un peu déboussolés par un programme mal conçu pour faciliter l'enseignement et l'acquisition du savoir. Selon de nombreux parents d'élèves interrogés à ce sujet, il est anormal que ces programmes aient été validés alors que même les enseignant et les parents éprouvent une difficulté pour assimiler leurs contenus. Samir, un parent d'élève, voit que les cours de soutien sont une obligation pour permettre à sa fille d'accéder en classe supérieure. pour lui ses notes sont très faibles et d'ailleurs, elle n'arrive pas à suivre les leçons et ce nouveau mode d'enseignement. Dans ce même cadre, Karim dont la fille est en 4e année primaire dira : «C'est un programme difficile qui ne correspond pas à l'âge de ma fille car, parfois, j'éprouve des difficultés à l'aider à effectuer ses devoirs à la maison». Cette situation a poussé bon nombre de parents d'élèves à faire appel à des enseignants pour leur dispenser des cours de soutien moyennant rétribution dans le seul but d'améliorer le niveau scolaire. Interrogé à ce sujet, Kader dira : «Ces gens qui établissent des programmes de cette manière veulent-ils rabaisser le niveau scolaire de nos enfants ?» De nombreux citoyens sont aujourd'hui convaincus que, sans cours de soutien, leurs enfants n'auront pas un niveau scolaire acceptable. Les frais induits par ces cours particuliers sont, certes, un peu élevés, mais cela importe peu aux parents qui cherchent une meilleure qualité de l'enseignement pour leurs enfants. En revanche, les parents à faibles revenus sont obligés de dispenser eux-mêmes ces cours de soutien après les heures de travail et ce, au détriment de leur santé. Il se trouve également que des enseignants paient des cours de soutien à leurs enfants à cause du temps que cela leur prend, sachant que la préparation de ces cours nécessite une disponibilité à tout moment. Interdit ou non par le ministère de l'Education, les parents d'élèves ne cherchent pas à comprendre, pour eux, le plus important c'est de mettre à niveau leurs enfants afin d'éviter le retard dans la scolarité. Au sujet des cours de rattrapage, il semble qu'ils ne sont pas dispensés pour l'ensemble des niveaux. Cependant, leur effet ne semble pas être positif sur l'ensemble des élèves. «Je préfère payer 100 DA le cours de soutien pour mon fils ou lieu de me contenter des cours de rattrapage à l'école, puisque dans les cours de soutien hors établissement, une attention particulière est accordée à chaque élève», dira une dame qui n'arrive pas à comprendre les raisons ayant poussé au changement de programme, lequel est devenu très difficile et inadapté à l'âge des élèves. Un autre parent voit que ces nouveaux programmes sont venus non pas pour améliorer la qualité de l'enseignement mais plutôt pour la baisser et influer sur l'avenir des générations futures. «Vous n'avez qu'à voir actuellement le niveau des lycéens et des étudiants, il est très bas. Il se trouve des universitaires qui ne savent même pas lire une phrase en français ou en arabe correctement ; c'est le fruit de ce changement opéré dans les programmes des différents paliers de l'éducation nationale», dira Kamel, un parent d'élève qui a éprouvé d'énormes difficultés à aider sa fille pour décrocher son bac et intégrer l'université. Pour lui, la qualité de l'enseignement et les programmes du primaire, du moyen et du secondaire sont loin de jouer convenablement leur rôle, celui d'améliorer les connaissances et d'accorder une base solide à chaque élève afin qu'il poursuive son cursus dans le but de servir un jour son pays, lequel dépense pour sa formation d'énormes budgets. Par ailleurs, les enseignants eux-mêmes éprouvent des difficultés à assimiler et préparer les cours de ces nouveaux programmes, certains interrogés dans ce cadre préfèrent partir en retraite plutôt que de redoubler, peut-être tripler, d'efforts pour préparer un cours. La surcharge des classes influe, elle aussi, sur l'assimilation des élèves et ne facilite pas la tâche à l'enseignant pour s'occuper convenablement de chaque élève. En somme, les cours de soutien, selon de nombreux parents d'élèves et enseignants, sont imposés par la nature du programme et pour diverses autres raisons.