Synthèse de Samira Imadalou La hausse des prix des produits alimentaires de base et du pétrole, l'urbanisation et l'aide au développement sont les principales questions qu'aborderont aujourd'hui les experts de la Banque africaine de développement à l'occasion du sommet annuel de cette institution. Un sommet auquel prendront part des dizaines de ministres africains des Finances et des gouverneurs de banque centrale des 77 pays membres du groupe de la BAD, aux côtés de plus de 1 500 décideurs des secteurs privé et public, incluant des chefs d'Etat et de gouvernement. En prévision de cette rencontre au sommet, le rapport annuel de cette institution financière a été présenté. Les indicateurs phares de ce document font part de l'amplification du phénomène de l'exode rural. «Les villes et agglomérations du continent vont devoir absorber une autre vague de 12 à 13 millions d'habitants en 2008», dit ce rapport. «S'il est vrai que les inégalités entre la ville et la campagne semblent se réduire, il n'en demeure pas moins que les disparités entre riches et pauvres deviennent de plus en plus frappantes et malsaines, avec la poussée de taudis insalubres et surpeuplés», indique ce rapport intitulé «Promouvoir une croissance partagée : urbanisation, inégalité et pauvreté en Afrique». Ce rapport souligne que «plus de 250 millions de personnes, soit près de 60% de la population urbaine, gagnent leur vie précairement dans ces zones de population, et si la tendance actuelle se confirme, le nombre d'habitants des taudis va croître pour dépasser 350 millions de personnes d'ici à 2020». Cette urbanisation rapide, «induite essentiellement par l'exode rural», pose nombre de problèmes liés à la santé, aux infrastructures, mais aussi à l'approvisionnement des populations. Dans un précédent rapport, intitulé «Perspectives économiques en Afrique», publié cette semaine, la BAD a, pour rappel, souligné «le besoin urgent d'agir face à l'augmentation des prix des aliments qui a des répercussions graves» en Afrique : «A côté de la hausse des prix du pétrole, au cours des trois derniers mois depuis janvier, les prix de quelques-uns des aliments de base les plus importants ont presque doublé», note le rapport dans lequel il est rappelé que le prix du riz est passé de 373 à 760 dollars la tonne et le maïs de 171 à 220 dollars la tonne. Selon les prévisions de la BAD, 135 millions d'Africains seront affectés par la crise provoquée par la flambée des prix des produits alimentaires. Des mesures pour le secteur agricole sont donc prévues par la BAD, notammen un budget d'un milliard de dollars supplémentaires pour lutter contre la hausse des cours.