Synthèse de Salah Benreguia La Russie est disposée à coopérer avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour stabiliser les prix du brut sur les marchés internationaux. «La Russie est prête à coopérer avec l'OPEP en vue de stabiliser les cours du pétrole sur le marché énergétique mondial» a, déclaré hier le vice-Premier ministre russe en charge de l'Energie, Igor Setchine. Ce dernier, qui se trouvait à Pékin, où un accord de coopération dans le domaine du pétrole a été signé entre la Chine et la Russie, a annoncé que son pays s'apprêtait à accueillir le secrétaire général de l'OPEP M. Abdallah Salem El Badri qui devrait effectuer une visite en Russie en mai prochain, dans le cadre du renforcement de la coopération entre Moscou et l'organisation pétrolière. La Russie, l'un des plus grands producteurs du pétrole hors OPEP, maintient, ajoute la même source, sa proposition d'accueillir l'automne prochain à Moscou une conférence internationale sur le thème «l'industrie du pétrole et du gaz et la formation des prix des hydrocarbures». La participation à cette rencontre des pays non affiliés au Cartel est vivement souhaitée par le pays de Medvedev. «La Russie estime que non seulement les pays membres de l'OPEP devraient prendre part à la rencontre, mais également des pays producteurs de pétrole indépendants comme le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan, le Brésil et le Mexique», ajoute Igor Setchine. De ce fait, la Russie s'est inscrite en droite ligne avec la position de l'OPEP, à maintes fois affichée, à savoir une meilleure contribution des pays non membres de l'OPEP aux efforts visant à réguler la production en vue de stabiliser les cours du brut. En effet, les spécialistes des marchés pétroliers ont imputé l'instabilité des prix enregistrée ces derniers mois au manque, voire l'absence d'une coordination entre les pays producteurs, spécialement entre la Russie et l'Arabie saoudite, qui se disputent, notamment, la place de premier producteur. L'absence d'une entente, voire d'une politique claire visant à réguler et stabiliser les marchés pétroliers a eu raison des prix, en ce sens que ces derniers enregistrent une courbe tantôt ascendante, tantôt décroissante. Mais ne dépassant guère les 60 dollars. Et le pétrole a encore perdu près de 9% de sa valeur lundi dernier à New York. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai a terminé à 45,88 dollars, en baisse de 4,45 dollars par rapport à son cours de clôture de vendredi (-8,84%). Durant les échanges, il a touché 45,50 dollars, un plus bas depuis un mois. «C'est une correction qui efface des gains qui ne semblaient pas en accord avec les fondamentaux de l'offre et de la demande», a commenté Antoine Halff, vice-président de NewEdge Group. «Tous les marchés semblent touchés à nouveau par la crainte du risque», a jugé pour sa part l'analyste indépendant Ellis Eckland, notant l'absence de nouvelle spécifique au marché pétrolier.