L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s'active, à l'approche de la réunion programmée pour le 28 mai prochain, à Vienne. Son secrétaire général, Abdallah El Badri, a séjourné à Alger les 25 et 26 avril. Il s'est entretenu avec le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. L'OPEP veut que la rencontre de mai prochain débouche sur une décision de nature à contribuer à stabiliser les marchés. Est-ce possible, quand on sait que l'OPEP ne peut, à elle seule, redresser la situation ? C'est, peut-être, la raison pour laquelle son secrétaire général envisage de se rendre à Moscou au mois de mai. El Badri réussira-il à convaincre les Russes sur la nécessité de conjuguer les efforts des uns et des autres en vue de faire augmenter les cours du brut au profit de tous, pays OPEP et non OPEP confondus. En théorie, la Russie note qu'elle est disposée à coopérer avec les pays de l'OPEP. Dans la pratique, elle n'a pas pris de décision qui soit en mesure de ramener les prix du pétrole dans des proportions raisonnables. Moscou a été, par exemple, invité à la conférence extraordinaire d'Oran tenue fin 2008, une participation symbolique. Pas plus. La rencontre d'Oran a été l'une des plus importantes conférences que l'OPEP ait organisées, vu le contexte dans lequel elle s'est tenue et la décision par laquelle elle s'est terminée. Le rendez-vous d'Oran a permis de retirer des marchés 4,2 millions de barils par jour. Si une coupe pareille n'avait pas été opérée, les cours de pétrole seraient tombés à vingt dollars aujourd'hui, soulignait récemment le ministre de l'Energie et des Mines. Est-ce pour autant que les craintes sur une chute plus brutale des marchés se sont estompées ? L'un des facteurs baissiers auquel fait face l'Organisation des pays exportateurs de pétrole est la demande en pétrole qui est en train de se contracter. Cette demande en pétrole brut va continuer de baisser cette année à cause de la crise économique mondiale, selon le rapport mensuel sur le marché pétrolier publié mercredi dernier à Vienne par l'OPEP. Il est écrit dans ce document qu'en valeur, la demande mondiale en pétrole brut au premier semestre 2009 avoisine 85,6 millions de barils par jour, soit une baisse de 0,4 % ou 0,35 millions de barils par jour par rapport à l'année dernière. Cette tendance à la baisse, est-il mentionné, se poursuivra au second semestre, avec une baisse de 1,6 %, ou 1,4 million de barils par jour. Selon l'OPEP, l'actuelle récession économique est la principale cause de la baisse de la demande sur le marché international du brut. Les plus grands consommateurs de pétrole, les pays membres de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), ont enregistré des baisses considérables au niveau de la demande en pétrole. Le rapport en question souligne également que la demande de brut de l'OCDE, en 2008, a chuté de 3,4 % pour s'établir à 47,51 millions de barils par jour, avec une baisse de 1,7 million de barils par jour par rapport à l'année précédente. La demande en Amérique du Nord a baissé de 4,9% pour s'établir à 24,3 millions de barils par jour, et en Europe occidentale de 0,6% pour s'établir à 15,2 millions de barils par jour. La demande en pétrole de l'OCDE continuera de baisser en 2009 : la demande en Amérique du Nord s'établira à 23,7 millions de barils par jour, et celle de l'Europe de l'Ouest à 14, 75 millions de barils par jour, selon ce rapport confectionné par lOPEP. De plus, ce rapport montre également que la production de pétrole brut de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole en mars était de 27,9 millions de barils par jour, soit 145 000 barils par jour en moins par rapport au mois de février. Les prix du pétrole de l'OPEP ont chuté à 35 dollars américains le baril à la fin de l'année 2008. Ils affichent une légère tendance à la hausse depuis le début de l'année 2009 et ont augmenté à 50 dollars le baril en avril. Ce dont les responsables de l'OPEP sont d'accord pour l'instant, c'est que l'organisation qu'ils dirigent se verra obligée de tailler dans ses quotas, si les prix continuent de chuter. Y. S.