à quelques jours de la 151e conférence des ministres des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui se tiendra à Oran le 17 du mois en cours, la Russie, deuxième pays producteur de pétrole dans le monde, n'exclut pas son adhésion au cartel. Cette annonce, au demeurant capitale pour cette organisation, notamment dans le contexte actuel, a été faite jeudi dernier par le président russe Dimitri Medvedev. «Je veux dire que nous sommes prêts, nous devons nous défendre, c'est notre base des revenus, que ce soit le pétrole ou le gaz. Or, de telles mesures de protection peuvent être liées tant à la diminution des volumes de production de pétrole qu'à la participation à des organisations de producteurs, déjà existantes, si nous arrivons évidemment à nous entendre», a indiqué le chef de l'Etat russe lors d'une réunion consacrée au développement économique et social de la région fédérale de l'Oural cité par des agences. Pour le successeur de Poutine, l'éventuelle adhésion de la Russie à l'OPEP répond à un certain nombre de paramètres, notamment la stabilisation du marché pétrolier durement affecté par la crise économique mondiale et la baisse de la consommation de pétrole aux Etats-Unis, mais surtout le souci de «protéger» l'économie russe, qui est, pour rappel, dépendante en partie des recettes pétrolières et gazières. «A mon avis, nous ne devons exclure aucune variante. Je le répète, il s'agit de la base des revenus de notre pays, de son développement, et nous ne devons nous guider sur aucun critère abstrait ni sur les recommandations d'autres organisations internationales. Il est question de nos intérêts nationaux. Et nous agirons comme nous le jugerons utile», a dit Medvedev. Ainsi, l'organisation que préside actuellement le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, peut s'élargir à la lumière de la déclaration du premier dirigeant de la Russie. Pour rappel, l'adhésion avait déjà été réclamée par des responsables de compagnies pétrolières russes. Le vice-président de Loukoil, Leonid Fedoun, a fait savoir que la coopération entre la Russie et l'OPEP telle que souhaitée par le cartel pour faire baisser le volume de la production est un «signal fort» de la Russie en attendant son adhésion. «La Russie et l'OPEP ont commencé à coopérer. Cette coopération pourrait déboucher sur l'adhésion russe à l'OPEP», a précisé la même source. Le cartel avait récemment demandé aux pays hors OPEP, dont la Russie, de réduire leur production de pétrole pour en réguler les prix qui connaissent ces derniers temps des chutes libres. En effet, au lendemain de la réunion du 24 octobre qui a vu l'Organisation décider d'une baisse de 1,5 mbj, le président de l'OPEP a appelé à un effort de la Russie. «Il n'y a pas que l'OPEP», a souligné Chakib Khelil, qui estime que les Norvégiens, les Mexicains et surtout les Russes «doivent partager les sacrifices» quand il faut «resserrer le robinet». Les mêmes sources ont également fait savoir que la très attendue réunion de l'OPEP du 17 décembre prochain sera marquée par la présence d'une forte délégation russe conduite par le Premier ministre Vladimir Poutine. Celle-ci comprend, ajoutent les agences de presse, une vingtaine de responsables de haut rang, dont le vice-Premier ministre, le ministre de l'Energie et l'ensemble des patrons et dirigeants des entreprises russes du secteur du pétrole et du gaz, à l'instar de Gazprom et Loukoil. «Les présidents de Loukoil et de Rosneft doivent prendre part à la prochaine réunion de l'OPEP en décembre prochain», avait déjà déclaré Leonid Fedoun. S. B.