Photo : S.Zoheir Par Abderrahmane Semmar La panique gagne le monde entier. La grippe porcine, qui aurait causé la mort de 103 personnes au Mexique, s'est étendue aux Etats-Unis, au Canada et même à l'Espagne. Elle fait craindre aux autorités sanitaires une pandémie de grande ampleur. A cet effet, l'OMS, (organisation mondiale de la Santé), qui a mis en garde contre le «potentiel pandémique» du virus, a prévenu hier que le nouveau virus pourrait évoluer et devenir «beaucoup plus dangereux». Toutefois, l'organisation onusienne estime que la planète est, grâce à l'expérience acquise lors de la grippe aviaire, mieux préparée face à un risque de pandémie. Mais cela n'a guère empêché les ministres de la Santé de l'Union européenne de convenir d'une réunion extraordinaire, très probablement jeudi prochain, pour faire le point sur la menace représentée par la grippe porcine. En Asie, une vague d'inquiétude a également envahi plusieurs pays, qui n'ont pas tardé à se mobiliser pour se prémunir face aux dangers de cette maladie. Il faut dire que la plupart des pays asiatiques ont tiré une bonne leçon de la grippe aviaire qui décimé des centaines de personnes en Asie à l'automne 2003. De son côté, l'Algérie ne néglige pas la menace de ce nouveau virus. Des sources fiables du ministère de la Santé ont indiqué hier que notre pays, de par sa situation géographique, est fortement exposé aux risques de contagion que véhicule ce virus ravageur. Et pour parer à toutes les situations, des responsables du ministère de la Santé nous ont confié qu'une cellule de crise a été installée dans le but de suivre et examiner les derniers développements de cette maladie au niveau mondial. En parallèle, des mesures préventives portant sur le renforcement des contrôles sanitaires aux frontières terrestres, ainsi que dans les ports et aéroports, ont été adoptées, nous a-t-on précisé. La surveillance épidémiologique, clinique et biologique a également été consolidée. Pour rappel, l'Algérie dispose d'un réseau de surveillance des grippes au niveau de ces aéroports que l'on désigne sous le nom de Groupes régionaux d'observation de la grippe (GROG). En temps normal, une quinzaine de médecins sont mobilisés dans les postes de contrôle des aéroports. En cas de crise, les autorités sanitaires sont prêtes à doubler ce nombre pour renforcer la surveillance. Sur un autre plan, des sources digne de foi ont révélé que le comité national de lutte contre la grippe, une structure rattachée au ministère de la Santé, le comité national de lutte contre la grippe aviaire, une structure multisectorielle créée récemment, et le comité national de lutte contre les zoonoses, une structure qui date de 1984, vont unir leurs efforts et faire corps commun pour protéger le pays de cette épidémie, qui s'annonce d'ores et déjà inquiétante. Enfin, des experts ont assuré, hier, que l'Algérie disposait d'un stock important de masques PSP homologués par l'OMS. Ils rassurent par ailleurs que si le virus s'étend à l'Algérie, il n y aura pas de problème de vaccin puisqu'elle pourra en obtenir dans le cadre d'une convention qui lie l'Institut Pasteur d'Algérie et Sanofi-Pasteur France. Il reste à savoir si ces mesures la mettront réellement à l'abri.