La grippe porcine gagne du terrain dans le monde arabe. Au Maroc, un troisième cas de grippe A(H1N1) a été détecté samedi dernier à Casablanca sur une fille de sept ans demeurant à Montréal et arrivée le 12 juin au Maroc en provenance du Canada à l'instar des deux premiers cas de grippe A(H1N1) qui ont été enregistrés au Maroc sur des personnes arrivées, quant à elles, le 10 juin dernier. Pour l'heure, ces patients, dont une jeune fille, sont hospitalisés à Casablanca et à Fès. Ils ont été isolés jusqu'à leur rétablissement. En Arabie saoudite, trois nouveaux cas de grippe porcine, dont un Mauritanien venu du Canada, ont été enregistrés, portant dès lors à 11 le nombre des victimes du virus dans le royaume, a annoncé dimanche le ministère saoudien de la Santé. Mis en quarantaine dans un hôpital militaire de Riyad, ces patients ont semé un véritable vent de panique dans le royaume saoudien. La psychose est telle que les autorités saoudiennes ont assuré qu'elles préparaient des plans pour prévenir une propagation de la maladie durant le hadj, prévu fin novembre, et la omra qui débute autour du 20 août prochain. Sur ce registre, un haut responsable du ministère saoudien de la Santé pour les maladies infectieuses, Khalid al Zahrani, a indiqué que son ministère renforçait ses services d'hygiène sanitaire et de contrôle de la maladie mais qu'il n'allait pas imposer des restrictions à l'entrée des pèlerins. Néanmoins, cette assurance affichée par les autorités saoudiennes ne semble pas faire l'unanimité car le risque d'une propagation dramatique de la grippe porcine compromet sérieusement le pèlerinage du hadj de cette année. En revanche, en Egypte, où une quinzaine de personnes ont été infectées par le virus de la grippe H1N1, l'inquiétude est à son comble. En réalité, les Egyptiens s'inquiètent que leur pays pourrait être confronté à une pandémie majeure et ils font déjà des réserves de désinfectant pour lutter contre le virus. De son côté, le Bahreïn a diagnostiqué jusqu'à aujourd'hui sept cas de grippe porcine, des lycéens rentrés d'un stage de formation aux Etats-Unis, qui ont été mis en quarantaine dans un hôpital de Manama. Les traitements nécessaires sont administrés aux sept jeunes, qui faisaient partie d'un groupe de 13 lycéens rentrés samedi soir de Washington via Koweït, indique-t-on. D'autres pays arabes qui ne sont pas touchés par cette pandémie ont durci les mesures préventives contre la grippe porcine. Pour parer à l'apparition de la grippe porcine dans le royaume, plusieurs gouvernements arabes ont ordonné la fermeture de fermes d'élevage porcin qui s'y trouvent dans leur pays et d'abattre le bétail. D'autres encore ont repris à leur compte l'initiative de la Turquie en installant des caméras thermiques aux aéroports pour la détection des températures corporelles anormales des passagers à leur arrivée. En effet, les caméras thermiques, une fois connectées à un ordinateur, permettent de détecter les passagers dont la température corporelle est supérieure à 38,5 degrés. Une fois identifiés, ces cas sont soumis à d'autres tests plus approfondis. Pendant ce temps, en Algérie, un nouveau dispositif médical a été mis en place pour renforcer le contrôle sanitaire aux frontières à l'aéroport d'Alger Houari Boumediene, signale le ministère de la Santé. Le dispositif mobilisé H24 a pour objectif de détecter d'éventuels cas de la grippe A(H1N1) chez les voyageurs qui viennent ou reviennent de l'extérieur du pays par vol et donc pour réduire les risques d'introduction de cette pandémie en Algérie, a-t-on encore appris. Pour ce faire, des informations sont recueillies par téléphone auprès des équipages d'avions (avant l'atterrissage) ayant constaté des signes de grippe chez les passagers, explique-t-on. Des produits désinfectants, des masques et des gants sont notamment prévus pour le service médical et les passagers dans le cadre de ce dispositif. Des mesures de sensibilisation ont été en outre arrêtées pour accompagner le dispositif médical, notamment à travers la distribution de prospectus portant sur la conduite à tenir pour se protéger contre la pandémie ou en cas de constat d'un signe de grippe. Enfin, il est à souligner que depuis le 30 avril dernier une trentaine de personnes venant d'autres pays et qui avaient des signes d'une simple grippe ont été auscultées à l'aéroport par le service médical qui a établi que ces passagers ne présentaient aucun critère correspondant à la définition des signes de grippe porcine. Toutefois, la vigilance demeure toujours de mise. A. S.