De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Les études d'exploration et de préfaisabilité de la réserve zincifère de Merj Ouamane dans la localité d'Amizour viennent d'être achevées. Les experts –canadiens, turcs et australiens-, au terme d'un méticuleux programme de sondage effectué sur le site, ont revu à la hausse son potentiel métallifère. On parle, désormais, de 59 millions de tonnes de minerais, soit le double des évaluations initialement fixées à 30 millions de tonnes. Cette réévaluation donne à la mine d'Amizour une envergure internationale, en occupant le 5ème rang mondial des découvertes définitivement confirmées en la matière. L'exploitation de cet important gisement de poly-métaux (zinc et plomb) mis au jour en 1989 est confiée en 2006 à l'entreprise Western Mediterranian Zinc (WMZ), après deux ans de tractations. WMZ, qui détient le titre d'exploitation de ce filon prometteur, est une société mixte algéro-australienne. Terramine, l'opérateur australien, détient 65% des actions de l'association, l'Entreprise nationale des produits miniers non ferreux (ENOF) dispose de 32,5% des parts, alors que les 2,5% restants reviennent à l'Office national de recherches minières (ORGM).Les techniciens de WMZ se penchent, à présent, sur l'étude de faisabilité et apportent les dernières retouches aux études techniques d'exploitation. Cette expertise finale devrait offrir toutes les garanties concernant la sécurité des riverains, la protection de l'environnement et la gestion des déchets afin d'obtenir l'agrément des pouvoirs publics pour le début des travaux. La mise en place des équipements et des installations de traitement du minerai devrait intervenir vers la fin de l'année en cours. L'entame des travaux d'extraction et l'entrée effective en production sont attendus pour 2012. Les investissements dans ce créneau étant toujours des plus lourds, on œuvre donc à déterminer avec exactitude le mode d'entrée et à affiner les techniques de mise en valeur. A ce propos, les études préliminaires ont également revu à la baisse le montant prévisionnel de l'investissement. Il passe de 350 à 270 millions de dollars. La rentabilité du projet est largement garantie, selon les estimations de la société mixte, et de nombreuses banques publiques algériennes auraient déjà donné leur accord de principe pour en assurer localement les financements. Par ailleurs, les cours mondiaux du zinc sont théoriquement appelés à croître à l'horizon 2012, année qui coïncide avec l'épuisement au Canada de l'une des plus importantes mines de zinc au monde. La commercialisation du produit final ne pose également aucun souci aux exploitants qui se prévalent déjà de plusieurs manifestations d'intérêt émanant de grands métallurgistes asiatiques et nord-américains. Les populations de la région, traditionnellement réticentes à ce genre de projets, attendent également beaucoup de cette entreprise en matière de création d'emplois et de transfert de savoir-faire. La mairie d'Amizour, tout en rassurant ses administrés quant aux garanties environnementales et sécuritaires, prévoit une première offre de 150 postes d'emploi directs avec le début de la mise en place des installations d'exploitation. La demande de main-d'œuvre devrait atteindre les 400 postes directs à l'entame effective de la production. Un chantier d'une telle envergure ne manquera pas de créer d'autres opportunités aux commerçants et prestataires de services de la région.