Prévue au mois de septembre prochain, la phase préparatoire de l'exploitation du gisement de zinc et de plomb d'Amizour dans la wilaya de Béjaïa, risque de connaître un chamboulement. Et pour cause, l'Entreprise nationale des Produits miniers non ferreux et des substances utiles (Enof) a, en effet lancé la réalisation d'une contre-expertise sur la faisabilité technico-économique pour la mise en production de ce gisement. Selon un communiqué de Enof, repris par le journal électronique TSA, cette contre-expertise devra " s'assurer de la conformité de tous les travaux d'exploitation, de la fiabilité des résultats et des tous les paramètres ayant servi à la projection d'une exploitation minière souterraine du gisement ". Ainsi, la mise en exploitation du gisement zincifère devra attendre le temps de la réalisation de l'expertise qui devra rendre ses conclusions sur l'étude de faisabilité déjà réalisée. Cette mesure devra conclure " par l'acceptation de l'étude de faisabilité pour le lancement des travaux de mise en exploitation ou faire ressortir tous les compléments nécessaires pour son achèvement ", a-t-on précisé. Il convient de préciser que la société en charge du projet, à savoir, la joint-venture algéro-australienne "Western Mediterranean Zinc" (WMZ ), qui est une société de droit algérien détenue à 65 % par la firme australienne "Terramin Australia Limited" (TZN) et à 35 % par un groupement d'entreprises nationales, notamment l'Entreprise nationale des produits miniers non ferreux (Enof) et l'Office de recherche géologique et minière (ORGM), a investi plus de 30 millions de dollars US dans les sondages d'exploration, à travers une opération de 60 forages sur des profondeurs de 200 mètres, représentant une distance de 41.000 mètres linéaires qui ont permis de mettre en évidence un gisement de premier ordre, aux capacités nettement au dessus de prévisions initiales (32 millions de tonnes), faisant ainsi,du site l'un des tout premiers gisements au monde. Le directeur général de "Terramin Australia, Limited", M.Greg Cochran, avait reconnu, lors de l'annonce du projet, que la firme qu'il dirige compte "placer désormais, Amizour au premier plan de sa stratégie", en mettant en relief le renforcement technique et managérial de la filiale WMZ, et son recours aux bureaux de consulting internationaux les plus prestigieux dans le domaine, notamment en matière d'environnement, dont les règles ont été mises au même niveau d'exigence qu'en Australie, c'est-à-dire, "les plus strictes au monde qu'il s'agisse d'environnement, de santé ou de sécurité", avait-il tenu à préciser. Pourtant les défenseurs de l'environnement et des élus locaux de la wilaya sont plutôt sceptiques. Dès l'annonce du lancement du projet, les élus locaux reprochaient à la société australienne de ne pas être en mesure d'un tel projet, ceci en relevant plusieurs zones d'ombre concernant la création de la joint-venture. On mettait, aussi, en doute le sérieux de la compagnie australienne quant au respect des normes environnementales. En tout état de cause, la réalisation du projet reste tributaire de "l'ultime feu vert" du ministère de l'Energie et des Mines, qui est prévu pour septembre prochain. L'entrée en production, quant à elle, est prévue en 2013 avec une production annuelle de 2 millions de tonnes de minerais. Pour rappel, la "TZN" qui est coté en Bourse, à Sydney, a déjà à son actif la mise en exploitation réussie de la mine d'Angas, dans la région sud de l'Australie, a réussi à lever, depuis 2003, plus de 200 millions de dollars, en termes d'apport en capital. TZN compte financer son projet d'abord sur concours propre et emprunt, avant de l'élargir aux actionnaires.