Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«La balance des paiements globale pourrait être en équilibre cette année» Annonçant la prochaine mise en place d'un nouveau système de surveillance des banques, M. Laksaci affirme :
Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a reconnu hier que la balance des paiements globale de l'Algérie «pourrait être en équilibre» cette année. Il a, en fait, déclaré, dans un entretien accordé à l'APS, que «concernant la conjoncture, l'économie algérienne subit le choc externe inhérent à la chute des prix des hydrocarbures. Ce canal de transmission des effets de la récession mondiale est apparu à partir du 4ème trimestre 2008. Cela affecte négativement la balance des paiements courants, mais la balance des paiements globale pourrait être en équilibre cette année».M. Laksaci a estimé dans ce sillage que l'équilibre de la balance des capitaux atteint en 2007-2008 sera préservé en 2009. Ce qui constituera, à ses yeux, une «performance très appréciable dans le contexte actuel de grave crise financière où un nombre croissant de pays émergents et en développement ont d'importants besoins de financements extérieurs, créés et alimentés par la situation de «sudden stop», c'est-à-dire le choc soudain provenant de la nette détérioration de la situation des banques internationales et des marchés financiers. Le gouverneur de la Banque centrale rappelle au même titre que «l'Algérie est citée par le FMI parmi un nombre limité de pays émergents et en développement à faible vulnérabilité». D'une manière générale, il a expliqué qu'il s'agit pour l'Algérie de «continuer à gérer au mieux cette période de crise économique et financière internationale tout en continuant à mettre en place les conditions nécessaires pour davantage de diversification de l'économie nationale, capitalisant sur les acquis de la stabilitémacro économique».Evoquant la situation de l'économie nationale, il rappellera qu'au cours des deux dernières années caractérisées par la crise financière internationale «l'Algérie a poursuivi ses bonnes performances économiques». Ainsi, la croissance hors hydrocarbures, tirée par le programme d'investissements publics, s'est située au-dessus de 6%, l'inflation est restée sous contrôle (en moyenne 3,5% en 2007 et 4,4% en 2008) dans le contexte d'excès structurel de liquidités alors que l'excédent du compte courant extérieur a dépassé 21% par rapport au PIB, et le Trésor a accumulé davantage de ressources au niveau du FRR. Et en dépit de l'envolée des importations des biens et services, M. Laksaci a fait savoir qu'il a été enregistré à la fin 2008 une accumulation et un niveau record des réserves officielles de change ainsi qu'un niveau très bas de dette extérieure (2,5% du PIB) et de faible ratio de service de la dette extérieure (1% des exportations de biens et services). Grosso modo, pour le gouverneur de la Banque centrale, «cela témoigne clairement de la viabilité à moyen terme de la position financière extérieure nette de l'Algérie». Par ailleurs, interrogé sur la gestion des réserves officielles de changes, l'interviewé a indiqué que, s'il est clair que la Banque d'Algérie poursuivra la gestion «prudente» des réserves de changes, «leur rendement subira l'effet du niveau historiquement bas des taux d'intérêt lié à la persistance de la grave crise financière internationale».«Sachant l'importance des ressources du Fonds de régulation des recettes qui contribue à la poursuite du programme d'investissements publics, c'est-à-dire l'effort soutenu d'investissement de l'Etat, la bonne performance des secteurs hors hydrocarbures est appelée à se poursuivre. C'est l'ancrage pour la nécessaire diversification de l'économie nationale», poursuit-il. En ce qui concerne le renforcement de la supervision des banques activant en Algérie, le gouverneur de la Banque centrale a fait savoir qu'un nouveau système de «rating» des établissements bancaires sera mis en place au second semestre 2009.Il précisera qu'à travers ce prochain dispositif il ne s'agira pas d'attribuer des notes aux banques mais d'évaluer leur solvabilité : «Le renforcement de la régulation du système financier émergeant comme une priorité au niveau mondial.» Il a expliqué que ce système de rating s'ajoutera à l'affinement des «stress tests» au cours du premier semestre 2009. On explique sur ce point que les «stress tests» sont des opérations de simulation qui permettent de mesurer les capacités des banques à résister à d'éventuels chocs.Aussi, prévient M. Laksaci, la Banque d'Algérie «suivra de près l'évolution des risques, notamment la concentration des crédits, pour s'assurer du développement de crédits sains à l'économie».Dans la foulée, il a estimé que le niveau des liquidités des banques à fin mars 2009 permet de soutenir la «poursuite de l'expansion des crédits à l'économie, notamment pour le financement des investissements productifs». S. B.