Les saisies de la police estimées à plus de 180 kg, celle de la gendarmerie qui a défrayé les chroniques, celle des Douanes qui durant le premier trimestre a fait état d'une saisie d'une valeur marchande de plus de 15 milliards de centimes, englobent : 116 832 litres de carburants, et d'importants moyens de transport, à savoir 119 véhicules, 30 camions, des baudets, etc. A cela s'ajoute la saisie de 195 kg de résine de cannabis, suivie d'une autre saisie d'or de 247 gr, et de 44 kg d'argent, et les mêmes services ont mis la main sur 9 765 euros et 970 dirhams. Concernant les saisies de cigarettes, le bilan de cette période indique la saisie de 7 000 cartouches de Legend, de 240 autres de marque Nardjiss, de 480 de marque Assila, de 399 cartouches de Flor Fina, de 107 cartouches de marque Marlboro, de 150 cartouches de Gauloises, de 200 cartouches de Rym… De là, on comprend qu'à travers la frontière ouest, tous les chemins mènent au kif. A en croire un rapport qui nous a été remis, ce document fait état de 74 000 ha consacrés à la culture du cannabis, disséminés à travers le nord-est marocain, dépassant la région du Rif, et plaçant le Maroc en tête des pays producteurs de haschisch. Un rapport du département d'Etat américain met en exergue que 80% du haschisch consommé en Europe provient du royaume chérifien et que la plus grande partie de la drogue parvient en Europe par voie maritime, à bord de «Pateras», barques rapides et des chalutiers espagnols qui transportent jusqu'à une vingtaine de quintaux de drogue, voire plus, en profitant de l'intense trafic maritime du détroit de Gibraltar. C'est de là que la drogue est jetée en mer après des poursuites, et que ce poison est rejeté au niveau de nos plages, comme ce fut le cas récemment d'importantes quantités retrouvées au niveau des plages de la wilaya de Aïn Témouchent . Dans l'ouest du pays, l'ampleur a été encouragée depuis la décennie noire. Devant les gains importants, la mafia a accentué sa sale besogne avec la complicité de barons de la drogue. C'est le cas de Zendjabil Ahmed, qui avait inondé le pays au cours de ladite période. En se livrant aux éléments des services de sécurité de la ville de Blida, il a demandé à bénéficier de la loi portant sur la charte pour la paix et la réconciliation en sa qualité de financier du terrorisme. Zendjabil était à la tête du plus grand réseau de trafic de drogue en Algérie et dont les ramifications s'étendaient outre-mer. Il aurait, en effet, financé, durant la décennie noire, des groupes de terroristes qui activaient cycliquement entre la région de Chlef (sa contrée natale), celles de Sidi Bel Abbès et de Tissemsilt. Cependant, et depuis le début de l'année en cours, l'activité criminelle menée par une mafia bien structurée ne cesse d'inonder le pays et l'Europe de cette came, qui déstabilise la jeunesse et tout un pays. Devant cette situation et depuis la frontière jusqu'à la wilaya de Chlef, des barrages fixes bien renforcés font la fouille, et ne cessent d'enregistrer des saisies, alors que d'autres quantités fuient par voie maritime. Le danger menace le pays, et une politique bien rigoureuse doit être mise en place avec un renfort aérien le long de la frontière ouest où les grandes quantités continuent à se déverser sur notre terre.