Cela n'est pas arrivé depuis… 1986. Les Égyptiens se sont imposés devant les Algériens en tournoi par équipes masculines pour devenir les nouveaux rois africains. Côté féminin, les Algériennes restent les reines du continent après une lutte âpre face aux Tunisiennes en finale. Une défaite de l'équipe masculine algérienne en tournoi par équipes se profilait à l'horizon. L'hégémonie algérienne était menacée lorsqu'on analysait les résultats en individuel. Fait rarissime : aucun judoka algérien n'a remporté le moindre titre, alors que sur les épreuves individuelles, y compris en toutes catégories, l'Égypte en avait remporté cinq. Sans une grande partie de leurs cadres, les Fennecs, avec une équipe renouvelée, sont passés à côté des espérances de tout un peuple. Car, tout le monde avait misé objectivement sur cette discipline qui nous avait donné, par le passé, énormément de satisfactions. Eu égard à la très bonne préparation de nos athlètes pour ces joutes, les responsables sportifs algériens, mais aussi ceux de la fédération de la discipline olympique, avaient nourri de réels espoirs sur les combattants hommes pour offrir un supplément de médailles à l'Algérie. Jusqu'ici, il n'y a que les dames qui ont pu se distinguer dans ces joutes africaines qu'a organisées l'île Maurice en remportant 3 médailles. On ne peut que saluer cette grande performance de niveau continental de notre judo féminin. Il est évident que les grands espoirs de nos athlètes se situaient sur les filles en dépit de l'absence de la reine des tatamis, Soraya Haddad, la médaillée de bronze de Pékin. Cela reste incompréhensible pour ceux qui sont dans le parfum du judo national. Une déception que personne n'attendait par rapport aux efforts fournis par la FAJ et les pouvoirs publics pour leur fournir les meilleurs moyens de préparation. Dommage, car on avait toutes les chances de surclasser toutes les nations, y compris l'Egypte qui s'est adjugé le titre des messieurs par équipe. D'ailleurs, le coach égyptien Bassel El Gharbawy, lui-même plusieurs fois médaillé d'or africain, avait une confiance absolue en ses judokas, qui jouissaient d'une meilleure disposition. «Je savais que quelque chose allait se passer. Nous nous sommes bien préparés pour ce tournoi par équipes. Notre objectif était de remporter des médailles en individuel. Mais vu que le tournoi par équipes était à notre portée, nous avons mis les bouchées doubles pour prendre le titre à l'Algérie, et ce après vingt-trois ans. C'est une performance tout à fait historique de la part de mes judokas», déclare Bassel El Gharbawy. Des sept matches disputés, l'Égypte en a remporté 4 contre 2 à l'Algérie, alors que le combat des -60 kg s'est soldé par un nul. «Les judokas ont justifié leurs performances réalisées en individuel. Cela a été traduit lors du tournoi par équipes», avance le mentor égyptien. En ce qui concerne les compétitions par équipes côté féminin, l'Algérie conserve son titre. Mais la bande à Salima Souakri a eu fort à faire face à des Tunisiennes bien décidées qui ont été mises à l'épreuve en terminant à égalité, soit 3 victoires et un nul. Toutefois, les Algériennes ont fait la différence aux points (30-20). Dans le camp tunisien, la déception était grande alors que, de l'autre côté, les Algériennes jubilaient avec leur énième titre par équipes dans l'escarcelle, sachant toutefois qu'il va falloir redoubler d'efforts afin de ne pas se faire prendre comme leurs compatriotes masculins. «Je suis à la fois satisfait du fait que mes combattants ont réalisé une meilleure performance que les années dernières. Je suis très comblé d'être champion d'Afrique devant l'Algérie qui nous a toujours privés du titre. De manière générale, on a réalisé un parcours appréciable eu égard au fait qu'on a battu tour à tour de grandes équipes comme l'Algérie et la Tunisie, nos principaux concurrents pour le titre. Le moins que l'on puisse dire est que l'Egypte a été exacte au rendez-vous. Il y avait une énorme pression à gérer. Tout le monde attendait une finale de sa part. Avant l'ultime combat, j'ai essayé de diminuer cette pression afin que mes judokas soient plus à l'aise dans cette finale qui représentait quand même une étape importante pour leur carrière. C'était la première consécration à ce niveau. Dans l'ensemble, on s'est bien comportés mais, des erreurs de combat, ça peut arriver à n'importe qui. Une simple faute en judo coûte très cher», déclare le coach des Pharaons. Pour ce qui est de la place occupée par les filles le coach national estime que c'est un bonus pour elles. «Étant jeunes, elles ont déjà fait une bonne performance. C'est un parcours honorable. Elles sont encore jeunes. D'ailleurs, remporter une médaille à ces championnats n'était pas vraiment une priorité mais, maintenant qu'elles l'ont fait, on peut attendre encore mieux d'elles dans les compétitions futures. Il faut qu'elles avancent doucement mais sûrement. Elles ont un grand potentiel», laisse entendre le coach. A l'issue de ces 30es championnats d'Afrique, l'île Maurice compte trois médailles de bronze et trois places de 5e. Cette compétition a été dominée par les judokas nord-africains qui ont décroché 17 des 18 titres en jeu. La Sénégalaise Fary Seye a réussi à donner une médaille d'or à l'Afrique noire grâce à son titre remporté chez les -63 kg. Y. B.