Le Mausolée royal mauritanien, situé dans la commune de Sidi Rached (Tipasa), sera prochainement érigé en parc culturel, a indiqué à l'APS le directeur de culture de la wilaya, Hocine Ambes. Cette décision a été prise en application de la loi relative à l'indissociabilité des vestiges patrimoniaux de leur environnement naturel. Situé à proximité d'un grand parc forestier dominant la plaine de la Mitidja, ce monument a été classé, en 1982, par l'Unesco sur la liste du patrimoine universel. Avec plus de 35 000 visiteurs en 2009 et près de 70 000 en 2008, le mausolée est le deuxième site de la wilaya le plus visité et le deuxième classé après le parc archéologique romain sur la liste du patrimoine de l'humanité. Ce monument funéraire est faussement nommé Tombeau de la chrétienne ou «Qabr Erroumia». Visible à des kilomètres à la ronde, ce tumulus est utilisé par les gens de la mer comme point de repère. Selon des historiens, c'est le maréchal Clauzel, gouverneur général de l'Algérie, accompagné de son secrétaire particulier, Berbrugger, qui a découvert «une colline boisée de forme curieuse» et qui a déboisé l'endroit et enlevé quelques pierres pour mettre au jour le monument, le 20 octobre 1835. Mounir Bouchenaki, archéologue algérien et responsable à l'Unesco, affirme dans un livre qu'il a consacré à l'étude de ce site que le tombeau est un monument africain qui aurait appartenu à une famille royale numide ou maure. Mais la thèse jugée la «plus plausible» attribue la construction du mausolée au roi Juba II qui l'aurait construit pour sa femme Cléopâtre Séléné, fille de Cléopâtre VII, la dernière reine d'Egypte et épouse du triumvir Marc Antoine.Le site a bénéficié, en 2005, d'une opération de réhabilitation grâce à une enveloppe de 5 millions de DA sur budget de wilaya qui a permis de nettoyer la forêt, de bitumer le parking, de créer des allées de promenades et de restaurer une vieille bâtisse transformée en maison d'hôtes. Une aire de jeux, un terrain de sport et une piste de course ont été aménagés. Le mausolée est également intégré dans le projet d'aménagement de la réserve naturelle des anses de Kouali, initié par le ministère de l'Environnement en collaboration avec le Conservatoire français du littoral.