Synthèse de Amel Bouakba La crainte des intoxications alimentaires collectives s'amplifie, particulièrement à l'approche de la saison estivale, période propice aux événements festifs. Les autorités sanitaires qui appréhendent une recrudescence des toxi-infections alimentaires collectives durant l'été enregistrent une hausse chaque année avec 4 000 à 5 000 cas déclarés. Le nombre de cas des toxi-infections alimentaires collectives pour l'année 2008 s'élève à 3 267 cas, a révélé le docteur Mohamed Ouahdi, directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Il a estimé que ces chiffres «ne reflètent cependant pas la réalité dans la mesure où il y a des cas non déclarés». Tout en appelant les citoyens «à faire preuve de vigilance et insistant sur le respect des conditions d'hygiène, en l'occurrence le lavage régulier les mains, le docteur Ouahdi a considéré que la prévention reste essentielle pour réduire ce phénomène récurrent à l'occasion des fêtes, en raison notamment de l'utilisation de produits avariés ou infectés mais aussi en raison du manque d'hygiène». Il citera à ce propos des exemples d'intoxications qui se déclarent lors de réceptions et cérémonies, «à cause de la consommation de couscous préparé par des personnes ayant des furoncles à la main ou encore la consommation des gâteaux préparés à base d'œufs avariés». Ce spécialiste a vivement recommandé «le lavage systématique des mains et déconseillé l'achat de produits périssables ou frais exposés au soleil ou mal conservés». S'agissant des registres de commerce, le docteur Ouahdi a déploré le fait que ces derniers «soient délivrés sans que les autorités compétentes ne se soucient de l'activité du bénéficiaire et des conditions dans lesquelles il active». Il est regrettable, a t-il dit, que «les commerçants exposant leurs marchandises au soleil à longueur de journée ou encore ceux qui vendent des produits périssables comme la limonade, les laitages et les viandes sans que leurs locaux ne soient dotés d'équipements de réfrigération réglementaires». Et d'ajouter : «Il y a des locaux commerciaux qui ne disposent ni de chambre froide ni de sanitaires», avant de signaler que «le contrôle de ces activités ne relève pas du ministère de la Santé». Par ailleurs, concernant l'hygiène sur les plages, le spécialiste a souligné que des maladies comme la conjonctivite y sont moins fréquentes, comparativement aux années précédentes, expliquant qu'avant le début de chaque saison estivale, les plages autorisées à la baignade subissent des prélèvements pour des analyses bactériologiques. Il a, par ailleurs, mis en garde contre la consommation de produits comme les œufs durs, les glaces et autres aliments comme la galette et les m'hadjeb contenant de la tomate et de l'oignon. Le docteur Ouahdi préconise également la consommation d'eau en quantité tout au long de l'été dans le but d'éviter la déshydratation, tout en expliquant qu'un changement brusque de température peut entraîner un arrêt cardiorespiratoire.