« Les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) sont définies par l'apparition d'au moins deux cas d'une symptomatologie en général digestive, dominée principalement par la diarrhée qui peut être rapportée à une même origine alimentaire ». A Tiaret, les services concernés dont ceux du BHC, de la DCP et de la santé, entre autres, avaient recensé, dans un passé récent, jusqu'à vingt cas d'intoxication. A l'orée d'une saison estivale annonciatrice de risques, de par les règles d'hygiène trop souvent absentes, si elles ne sont aléatoires, la problématique liée à leur prévention tombe à pic. Organisée par la direction du Commerce, la journée d'étude sur la sécurité des produits alimentaires n'en reste pas moins instructive à tout point de vue. « La fréquence et surtout la gravité de ce problème de santé publique requièrent des mesures de prévention qu'il convient de mettre en œuvre », ont tenu à souligner les spécialistes qui se sont rencontrés cette semaine à la salle des conférences Mustapha Mekki pour susciter, tant auprès des populations, des commerçants que des services concernés, des réactions à la mesure des risques encourus, alors que la recrudescence estivale des diarrhées liées en partie à des infections bactériennes, cause principale des TIAC, rend obligatoire la déclaration aux autorités sanitaires pour identifier l'aliment responsable, en quête de la chaîne alimentaire et suppression préventive de l'aliment suspect. Au-delà des questionnements des spécialises, des chiffres souvent contradictoires et, subséquemment aux moyens préconisés, il y a l'intérêt suscité par les craintes des citoyens, nombreux à suivre les péripéties de cette rencontre. Certaines ont le mérite de la clarté et situent à elles seules la problématique. décisions non appliquées En plus des marchés informels qui pullulent et qui semblent bien installés, il y a, diront certains intervenants, « la faiblesse des pouvoirs publics à imposer la loi ». Un propos qu'aggrave la déclaration du président de l'APC de Tiaret qui signale « l'impuissance de son bureau d'hygiène à appliquer la réglementation, donnant comme exemple la décision de fermeture prise à l'encontre d'une pâtisserie dont les produits avariés avaient causé une intoxication à pas moins de 18 personnes ». Propos appuyés même par le directeur régional du Commerce de Saida qui évoque « des décisions non appliquées sur le terrain ». Les représentants de l'association des consommateurs ont été encore plus crus en évoquant, pour l'un, « le manque de coordination entre services concernés » et fait remarquer « que la commission mixte instituée ne s'est réunie qu'une seule fois au bout de deux années ». Son compère de la section de Sougueur a évoqué « des pressions et intimidations », rappelant « sa condamnation à 6 mois de prison avec sursis et une amende de 6 millions pour avoir dénoncé l'exploitation dans des conditions déplorables d'une usine à eau, pourtant aujourd'hui fermée ». Dans ces conditions, conclut-il, « comment vous voulez que les gens s'impliquent dans le processus de contrôle », s'il y a transgression systématique ? La journée d'étude qui a valu des interventions sur la brucellose, des normes HACCP ou mise à niveau en matière d'agroalimentaire, induit des avantages et fait des recommandations. Celles-ci vont-elles vraiment atténuer les appréhensions quand le simple citoyen éprouve des difficultés à acheter son lait de vache, voire une bouteille de limonade produite dans la wilaya voisine, Mascara, officiellement interdite mais qui trône sur les étalages parce que tout simplement son prix continue d'être à la portée des bourses ?