Une relation développée et harmonieuse entre l'université et l'entreprise est-elle possible en Algérie ? La question a été débattue à l'occasion d'un symposium sur «l'entrepreneurship» organisé hier à Alger par l'Institut national du commerce (INC) en partenariat avec l'université de Michigan. Une palette d'idées et de réponses a été développée à travers les différentes communications présentées par des universitaires, aussi bien nationaux qu'étrangers (France, Canada). Il a été ainsi mentionné que l'Algérie est en mesure de mettre en place les instruments nécessaires au développement de l'entrepreneuriat, qu'il faut développer le savoir-faire. Et, que des expériences réussies en la matière dans certains pays peuvent être transposées à l'Algérie. L'Université de Constantine s'est mise à la culture de l'entrepreneuriat : elle a créé la Maison de l'entrepreneuriat, lancé une licence professionnalisante et introduit dans le cursus pédagogique une nouvelle matière, l'entrepreneuriat. Elle a en outre installé un comité de perfectionnement des programmes. Objectif : permettre aux jeunes étudiants de se prendre eux-mêmes en charge une fois sur le marché du travail. Des exemples de réussite dans le monde de l'entreprise ont été cités dans les débats d'hier. Seulement, le taux d'échec enregistré au démarrage de l'entreprise reste élevé en Algérie. Une des formules proposées pour les jeunes désireux de se lancer dans l'entrepreneuriat, c'est de ne pas s'intéresser exclusivement à la création d'une société, la reprise d'entreprise peut se révéler également rentable. Ces échecs, les jeunes promoteurs, pourraient cependant les réduire, s'ils bénéficiaient d'une bonne formation, disent les spécialistes. Aussi, le rôle des établissements de formation est essentiel, surtout que le métier d'entrepreneur auquel aspire un jeune, par exemple, demande des compétences toutes particulières ; aux fonctions traditionnelles qui, au cours des dernières années, ont considérablement évolué et sont devenues plus complexes du fait de la mondialisation, de nouvelles compétences sont venues s'ajouter. Une des barrières principales à la création d'une entreprise, et cela est valable pour d'autres pays, est souvent liée au milieu dans lequel évoluent les acteurs potentiels. C'est l'avis de Bruno Ponson, professeur à l'ESCP Europe et ancien directeur de l'institut de la Francophonie, présent à ce symposium. Il explique que l'environnement des affaires, pour des rasions institutionnelles ou culturelles, joue, en effet, un rôle important dans le processus de développement de l'entrepreneuriat, car il est parfois très favorable aux entrepreneurs ou, au contraire, peut manifester une relative incompréhension, quand il ne s'agit pas d'hostilité vis-à-vis d'eux. Il souligne, par ailleurs, que les programmes d'appui à l'entrepreneuriat s'adressent le plus souvent aux entrepreneurs eux-mêmes ou à ceux qui souhaitent le devenir. Y. S.