De notre correspondant à Constantine A. Lemili Ils sont venus, ils sont tous là, sommes-nous tenté de dire pour résumer l'heure grave et évoquer l'ambiance de l'assemblée générale extraordinaire à laquelle ont été conviés les Clubistes en fin de journée de samedi dernier. Hanchi, Belhoula, Laïb, Arama, des générations successives de footballeurs qui ont fait les heures de gloire du CSC devaient être présents pour cautionner les raisons exceptionnelles suscitées par la rencontre, voire la légitimer. Le déboulonnage de celui par qui tous les malheurs du club sont arrivés, en l'occurrence Mourad Mazar, exigeait de se serrer les coudes et de faire preuve d'une grande solidarité. Celui qui devait être le maître de cérémonie allait toutefois briller par son absence. Une absence assimilée à un dédain à l'endroit de ceux qui l'ont élu mais également un défi aux supporteurs, lesquels, est-il besoin de le souligner, étaient tout aussi là en force malgré les strictes mesures de contrôle engagées. 303 personnes constituaient l'ensemble de l'assemblée générale. Dans la pétition mise en circulation depuis près de deux mois, ses promoteurs, en présence d'un huissier de justice, étaient parvenus à rassembler 201 émargements et, par voie de conséquence, à une voix de faire le quorum. Et comme il n'était certainement pas question de reporter l'AG, les membres de la commission chargée de l'organisation trouveront la parade en actualisant «sur place» (excusez du peu) la liste des membres de ladite assemblée en se souvenant qu'entre la dernière AG et l'actuelle quatre de ses membres s'étaient éteints. Du coup, les deux tiers exigés par la réglementation s'en trouvaient par enchantement remis à niveau, autorisant dans la foulée la poursuite des procédures. L'ordre du jour, qui devait se limiter à un seul point, selon les orientations de N. Gharbi, le représentant de la DJS, allait malgré tout être extensible dans la mesure où il était imposé en fonction de l'humeur de la salle, une salle, comme nous l'évoquions, surbookée compte tenu de la présence des supporteurs ultras du club (le kop de Med Laïd Khalifa). Une grande anarchie allait donc s'installer et la tribune, jusque-là sereine, a été transformée en souk où chacun voulait parler, parfois se saisissant d'autorité du microphone et faisant des propositions. En fait, à la tribune même, des personnes dont la «notoriété» locale était incontestable se sont prises au jeu et ont appelé à ce que «la décision unique consiste d'abord en le désaveu de Mourad Mazar». C'est, par voie de conséquence, à l'unanimité que celui qui avait fait miroiter, il y a à peine une année, un avenir coloré au CSC était rejeté, honni et plus grave encore, certainement exposé à des poursuites judiciaires au vu des griefs retenus contre lui, lesquels, semblerait-il, seraient déjà motif à plainte engagée auprès de qui de droit. Paradoxalement, tous ceux qui s'étaient engagés aux côtés de Mazar lors de son intronisation, ceux qui l'avaient par la suite rejoint, se sont extraordinairement transformés en témoins à charge, allant pour certains jusqu'à soutenir malhonnêtement qu'ils se seraient retrouvés membres du comité directeur à… malgré eux. Soulignons enfin que la commission installée à l'issue de la rencontre va s'attacher dans l'immédiat à conduire les affaires courantes jusqu'à la fin de la saison, mais aussi à préparer la tenue de l'assemblée générale élective prévue le 4 juin prochain. D'ici là, encore plus de turbulences s'annoncent parce qu'il semble littéralement relever de l'impossible que le club trouve des volontaires à la candidature de président. En fait, volontaires au sens où ceux-ci devraient non seulement être proches du club mais surtout avoir les moyens de leur politique… ce qui est une tout autre histoire évidemment.