De notre correspondant à Constantine A. Lemili Il n'y a finalement que les médias qui trouvent encore un semblant d'attrait aux derbys. Celui qui s'est déroulé samedi dernier à Constantine n'a pas dérogé à la règle. La passion de la rencontre avait, bien avant son déroulement, été entretenue, voire préfabriquée par des confrères qui, vraisemblablement, nous donnent l'impression de ne pas vivre dans la même ville qu'eux ou encore de ne pas avoir assisté à la même rencontre… Quoi qu'il en soit, si, sur le terrain le jeu a été quelconque, tribunes et gradins qui avaient pour habitude d'entretenir le mythe n'ont pas pu, malheureusement ou heureusement, perpétuer l'illusion. La meilleure preuve est que la réputée cinquantaine de mille de supporteurs clubistes a brillé par son absence, celle lilliputienne du Mouloudia s'est bien essayée à faire un boucan parce que son équipe restait sur le dernier résultat ayant départagé les deux clubs. Est-il alors besoin de rappeler que le MOC avait gagné lors de la saison écoulée la deuxième manche (2-1) et à ce stade de la mémoire, c'est surtout celui (résultat) qui imprime celle des fans qui reste valable. C'est évidemment subjectif à la limite du ridicule mais c'est comme cela que ça se vit dans la tête des uns et des autres. Samedi dernier, les clubistes ont, physiquement, démarré fort, acculant leurs vis-à-vis dans leurs derniers retranchements. Mais au quart d'heure de jeu, la véritable occasion de but est à mettre à l'actif du MOC. Ce qui aura pour conséquence de modifier le rapport de force de l'autre côté pendant un autre quart d'heure. C'est-à-dire juste le temps que les deux équipes tracent leur territoire et fassent preuve de leur volonté de surclasser l'autre. La confrontation s'arrêtera à ce stade jusqu'à ce que l'arbitre accorde aux Blancs un penalty, quelque peu tiré par les cheveux. Mais tiré par les cheveux ou non, Sbihi chargé d'exécuter le coup de pied de réparation le tirera, lui, avec la ferme intention de donner l'avantage à ses coéquipiers (31ème). Tebib, le nouveau coach du MOC, à cet instant, a certainement cru à sa bonne étoile et qu'effectivement sa réputation de gagner les derbys constantinois était incontestable. Ce ne sera pas le cas et les Mocistes ne retourneront pas aux vestiaires avec un avantage qui, s'il avait été préservé, aurait changé beaucoup de choses. Un autre joueur du MOC, en l'occurrence Benmili, allait dans les dernières secondes du temps additionnel se charger de remettre les pendules à l'heure en ajoutant un deuxième but dans la cage de son gardien. Le central, jusque-là irréprochable, offrait involontairement, est-il besoin de le souligner, aux Sanafir le possible point du nul déjà ou l'occasion de redémarrer la rencontre. L'égalisation était néanmoins méritée en ce sens que les Clubistes avaient quelques minutes auparavant (40ème) raté une opportunité de niveler la marque. En fait, le gardien mociste avait littéralement effacé d'une main le but de Derradj. En effet, quoique au sol, Toual réussissait l'exploit de claquer une balle qui prenait le chemin des filets. La deuxième mi-temps sera de même niveau que la première même si Cheniguer (60ème) et Ouchem (66ème) auraient pu donner l'avantage à leur club. Il était toutefois dit que le derby tant attendu ne pouvait comme la fameuse montagne n'accoucher que d'une souris. Comme d'habitude, diront les puristes. Mais c'est ainsi, la rencontre s'est terminée sur le partage des points, laissant un goût d'inachevé à tout le monde et cette impression de verre à moitié plein ou à moitié vide selon que l'on soit mociste ou clubiste. Nous l'avions déjà évoqué samedi dernier, le derby, chaque année qui passe, perd en intensité, émotion et passion. La médiocrité des deux clubs au cours de ces dernières années n'accroche même plus les inconditionnels. Concluons, enfin, sur le fair-play qui a marqué la rencontre même si huit cartons jaunes ont été distribués, un peu comme le résultat final, dans une parfaite parité. Des cartons justifiés parce que enfreignant des règles de base sans que les fauteurs aient en vérité l'intention délibérée de le faire parce que souvent emportés par leur élan dans le match.