De notre correspondant à Constantine A. Lemili L'élimination des Sanafir lors des 32es de finale de Coupe d'Algérie aura été la goutte de trop dans la tourmente que vit le club depuis le limogeage de Daniel Janakovic. Même s'il est prématuré, voire arbitraire d'affirmer un quelconque lien causal avec l'élimination des Vert et Noir face à un lilliputien de la compétition, dès vendredi, la ville était en ébullition. Et c'est sans doute samedi, à la lecture des journaux que l'adrénaline est montée, puis atteindre le summum en milieu de journée, moment choisi par les ultras pour rejoindre le stade de l'Hippodrome et empêcher les joueurs de s'entraîner. Présent sur les lieux, le président du club a vainement tenté de prendre langue avec les supporters, espérant calmer les esprits. Mais mal lui en prit car il sera littéralement pris à la gorge par ces derniers. Un membre de l'assemblée générale, que nous avons rencontré juste après cet incident, nous dira son dépit sur la tournure prise par les évènements, soulignant ne pas comprendre «le comportement d'un président élu pour la franchise de ses propos, d'une part, mais surtout parce que les membres de l'AG, même s'il ne connaissait que de réputation médiatique Mourad Mazar, ne doutaient pas moins de sa proximité du club. Parce que, très franchement, aujourd'hui il serait hasardeux de parler d'amour du club, en ce sens que nul ne peut s'aventurer dans une explication plausible à même d'éclairer d'un quelconque argumentaire la situation actuelle». Et notre interlocuteur d'ajouter : «Vous me direz que je défonce des portes ouvertes, mais la saison a quand même démarré d'une manière chaotique ; par la suite, l'équipe s'est superbement repris, a fourni un parcours exemplaire malgré l'indigence des moyens matériel et financier. Pourquoi alors douter d'un groupe qui donne plus que ce que les clubistes attendaient ?». Depuis les premières journées de la trêve, les Sanafir étaient dans l'œil du cyclone. Le président de la section football annonçait sa démission et exigeait au président du club le «renvoi pur et simple d'un joueur, en l'occurrence Benabdallah, accusé de tous les maux». L.S., le président de section, qui est aussi l'un des plus importants bailleurs de fonds du CSC, jure ne pas réintégrer le club tant que ce joueur en fera partie. Mieux encore, ces derniers temps il multiplie les démarches pour le retour de Daniel Janakovic. Ce qui relève de la gageure, compte tenu du fait que le coach français est bel et bien, et définitivement, au MOC. Au cours de la trêve, les joueurs ont quitté le lieu de regroupement où ils ont été conviés, en ce sens qu'ils n'admettaient pas les conditions exécrables d'hébergement. La direction du club avait pris option pour une maison de jeunes de la ville d'Oum El Bouaghi ; les coéquipiers de Kab admettant très mal de ne pas bénéficier d'un minimum d'intimité parce qu'ils devaient dormir dans un… dortoir collectif. Aujourd'hui, les supporteurs exigent le départ de deux ou trois joueurs, considérés d'hommes liges de Mourad Mazar, les estimant peu représentatifs par rapport aux médias parce qu'ils ne lui (Mazar) servent que de caisse de résonance, la révision du prix du billet d'accès au stade et comme condition incontournable et irréversible l'accession en division une. Il demeure toutefois peu probable que la confiance soit renouvelée en fin de saison à l'actuel président et ce, quelle que soit l'issue de la saison sportive pour le club.