Photo : Zoheïr De notre envoyée spéciale à Tipasa Amel Bouakba La ville de Tipasa, véritable joyau de la nature, se distingue par ses sublimes richesses patrimoniales et paysages de rêve qui ne cesseront jamais d'émerveiller ses visiteurs. Mais en l'absence d'une véritable stratégie d'aménagement côtier, la ville des ruines romaines risque de voir son patrimoine et son littoral remarquables sedégrader. Protéger le patrimoine de la région et réhabiliter et promouvoir son littoral sont les deux axes majeurs du plan d'aménagement côtier (PAC) lancé hier dans la wilaya de Tipasa, particulièrement dans les communes balnéaires, par Chérif Rahmani. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, a présenté les objectifs du plan, qui dira t-il, est l'un des instruments d'intervention et de gestion du littoral (décret n°09-114 du 7 avril 2009) fixant les conditions d'élaboration du PAC, son contenu et les modalités de sa mise en œuvre. Ce plan veille ainsi «à l'usage durable des ressources côtières et au maintien du potentiel productif de l'environnement côtier ainsi qu'à développer une démarche intégrée dans une perspective de développement durable». Selon Rahmani, le plan s'étale sur plusieurs années et comporte une série d'actions prioritaires à mettre en œuvre, soulignant qu'il est essentiel en premier lieu de s'atteler à freiner l'urbanisation anarchique et l'avancée du béton qui menacent sérieusement le littoral. Il rappellera que malgré les lois sur les constructions en bord de mer, les entraves à la réglementation sont nombreuses, ce qui constitue une véritable atteinte au littoral. Le ministre a déploré de nombreuses insuffisances constatées à Tipasa et qui font ombre au tableau, comme le problème des eaux usées rejetées à la mer et des ordures ménagères. C'est pourquoi le plan évoqué préconise, la gestion intégrée et l'assainissement des ressources en eau, le traitement des déchets solides ainsi que la protection des sites naturels sensibles et la valorisation du patrimoine historique, culturel, archéologique et immatériel que recèle cette région éblouissante. Dans ce cadre, la promotion des investissements requiert une importance capitale, a précisé le ministre. Le PAC est à cet effet, orienté pour la réalisation de projets concrets pour booster la ville et ses environs et préserver et valoriser ses richesses. Insistant sur l'importance de développer les communes balnéaires, Rahmani a appelé à la nécessité de promouvoir ce concept : «Ces communes doivent vibrer, s'animer, se réconcilier avec la mer», a t-il souligné, ajoutant que «l'avenir de la wilaya de Tipasa est fondamentalement liée à la mer». Ce plan devra donner un nouveau souffle à ces communes. Le plan en question est une première nationale qui amorce la nouvelle approche de planification stratégique du territoire, soutenu par le schéma d'aménagement du territoire (SNAT). Il devra s'étendre aux autres wilayas côtières du pays. Par ailleurs, le ministre a fait part d'une taxe du littoral qui permettra, selon lui, d'«alimenter le fonds du littoral, une proposition qu'il va soumettre au ministère des Finances», a-t-il indiqué. La saison touristique n'est pas en reste, puisque Rahmani a expliqué que le plan d'aménagement côtier permettra aussi une meilleure préparation de la saison qui connaît chaque année des problèmes récurrents. Il a ainsi souligné que la priorité est accordée à l'accueil et à la sécurité.