De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Un autre spécialiste, un Espagnol cette fois-ci, confirme que l'architecture urbaine de la ville d'Oran «présente une valeur patrimoniale mondiale» qu'il faut préserver à tout prix : «Oran est un musée architectural unique au monde, qui a été façonné par le passage de plusieurs civilisations», a assure Javier Galvàn, le chargé de l'assistance technique espagnole pour la réhabilitation du centre historique de la ville d'Oran, en mettant en avant «la qualité rare de la mosaïque urbaine actuelle». Ce spécialiste espagnol -par ailleurs directeur de l'Institut Cervantès organisateur de la cinquième édition du Festival de la culture espagnole à Oran- rappelle les différentes époques de l'histoire de la ville depuis sa création aux environs de l'année 903, pour souligner l'importante charge culturelle et historique que recèlent les nombreux monuments et constructions légués par les diverses civilisations qui s'y sont succédé. La préservation de cette charge culturelle et historique est, par ailleurs, si importante qu'un projet pour la réhabilitation du vieil Oran, entrant dans le cadre d'un programme de coopération algéro-espagnole, est déjà en cours d'exécution. «C'est un premier pas dans la démarche d'intégration au patrimoine mondial», souligne M. Galvàn, qui ajoutera que la seconde étape consistera à mettre en relief les spécificités de ce patrimoine historique, l'originalité du style architectural des bâtisses et l'ingéniosité qui caractérise de nombreux réseaux défensifs, à l'image du fort espagnol de Santa-Cruz. «Ces remparts comportent, notamment, de nombreux tunnels ; ce qui révèle que tous les mouvements humains s'opéraient de l'intérieur» de la forteresse, souligne l'expert espagnol. Sur un autre chapitre, le directeur de l'Institut Cervantès d'Oran indiquera que l'Etat espagnol encourage, désormais, la réhabilitation des immeubles à caractère historique par l'exonération fiscale au profit de leurs propriétaires, qui bénéficient, également, de prêts bancaires. Pourtant, ces dispositions juridiques, avoue M. Galvàn, ont coûté très cher au royaume espagnol puisque leur adoption est intervenue après la malheureuse démolition dans les années soixante de nombreux bâtiments et monument historiques.