Dans la localité d'Aïn Bessem, à 25 km à l'ouest de Bouira, l'agence foncière de wilaya s'est vue confier, en 2004, le projet de réalisation de 248 logements LSP destinés aux couches moyennes de la population. A cette époque-là, les prix fixés par l'agence étaient de 1,4 million DA pour un F3 et 1,72 millions DA pour un F4. Le projet a alors attiré plusieurs postulants qui ont été par la suite invités à s'acquitter de la première tranche de leur participation. Cependant, après quatre années et, à cause des lenteurs dans les travaux, ce projet n'a pas été achevé et les citoyens attendent toujours leurs logements. Face à cette situation, les bénéficiaires se sont constitués en association et ont adressé, au mois de novembre dernier, une requête au ministère de l'Habitat pour l'informer de la révision des prix à la hausse opérée par le promoteur. Selon la correspondance reçue par les bénéficiaires, les prix de cession des logements ont été fixés à 1,66 million DA pour les F3 et 1,98 million DA pour les F4. Le montant de la seconde tranche, qui devait être versée en septembre dernier, a également été revu à la hausse : 100 000 DA de plus à payer par rapport au prix initial. Dans sa correspondance aux bénéficiaires, l'agence foncière a justifié les augmentations des prix par «les fluctuations des prix des matériaux et le manque d'entreprises qualifiées», précisant que «la marge bénéficiaire de l'agence foncière est réduite à 0% et que 50% de la plus-value prévisionnelle résultant de la vente des locaux commerciaux est injectée dans le prix de ces logements». Pour les responsables de cet organisme, les prix réels actualisés des logements sont en fait de 1,98 million DA pour les F3 et plus de 2,5 millions DA pour les F4 et la différence par rapport au prix initial allait être assumée par l'agence à hauteur de 55% alors que le reste est à la charge des bénéficiaires. Mais cette solution a été refusée par ces derniers, qui insistent auprès du ministre de surseoir aux augmentations décidées par l'agence et de diligenter une commission d'enquête pour faire la lumière sur ce projet. Dans leur requête, les contestataires font porter à l'agence foncière toute la responsabilité dans les retards dans la réalisation du projet. De leur côté les responsables persistent à dire que ce retard est indépendant de leur volonté et qu'il est dû en premier lieu au manque d'entreprises qualifiées et aux fluctuations enregistrées, au début de l'année 2008, sur le marché des matériaux de construction.