«Le postulant bénéficiera de l'apport de l'Etat, le reste est à sa charge...» «Dans 4 jours on officialisera l'accord conclu avec la Cnep, aujourd'hui à Bouira, selon lequel deux formules de cession des logements Cnep invendus sont retenues. Le prix de vente qui sera déterminé au cas par cas ne peut excéder 26 400 DA/m². L'acquéreur participera au départ avec 25%, le reste sera échelonné sur 20 ans. La seconde formule se résume à la reconversion en LSP. Le postulant bénéficiera de l'apport de l'Etat, le reste est à sa charge...» Voilà l'importante décision prise par le ministre de l'Habitat en visite à Bouira. Avant d'annoncer cette nouvelle, M.Hamimid a eu à visiter plusieurs projets à travers les daïras de Bouira, de Bechloul, d'El Hachimia et d'Aïn Bessam. Entre pose de la pierre inaugurale, synonyme de lancement, et inspection des réalisations, cette visite a permis au premier responsable du secteur d'apprécier les efforts faits par la wilaya pour atténuer la forte demande. La diversité des programmes, donne une multitude d'opportunités aux citoyens. Ainsi, les fonctionnaires de la wilaya ont bénéficié de 300 logements. La formule de Fnpos est en réalisation avec 503 unités. La construction rurale, de son côté, est privilégiée pour freiner l'exode vers les villes. A ce sujet le ministre invitera les responsables locaux à dynamiser et à massifier le lancement des 6500 logements ruraux prévus dans le plan quinquennal. Il en est de même pour les 6500 du LSP et les 2000 de la location vente. «Finis les répartitions annuelles. Lancez tout le programme...» profitant de la présence de la société civile et plus particulièrement des entrepreneurs et des promoteurs à la réunion de travail d'après-visite, le ministre rassurera ceux qu'il qualifie d'alliés et d'outils de réalisation, quant aux finances qui ne manqueront pas. La crise du logement qui n'est pas spécifique à la wilaya de Bouira est accentuée par une densité et une répartition inégale des populations. 60% de la population réside au nord de la wilaya. Le parc immobilier qui compte 120.097 logements à travers la wilaya est concentré dans les agglomérations. Ce constat, selon le ministre, s'inscrit en contradiction avec la vocation agricole de Bouira. «Voilà pourquoi il faut dynamiser la formule du logement rural.» A l'avenir, et dans le souci de diminuer le prix de revient, la Cnep, promoteur public, a bénéficié d'une assiette qui contiendra le programme de 700 logements gratuitement et ce conformément aux dernières décisions des pouvoirs publics. Un arrêté interministériel vient de résoudre le problème des assiettes foncières, et les terrains affectés seront rémunérés à concurrence de 25% sur le territoire de 5 wilayas du pays seulement. Ailleurs, ils seront cédés gratuitement. Le PDG de la Cnep, présent lors de sa visite, a pris l'engagement de lancer les travaux dès réception de l'acte foncier. Même si le ministre a exprimé sa satisfaction et félicité les responsables de son département mais aussi des promoteurs et des entrepreneurs comme Safami (168 logements Aadl), il a émis des réserves quant aux retards que connaissent les chantiers RHP-Banque mondiale. Il apostrophera l'assistance pour préciser que ce financement est à la charge du Trésor public algérien. «L'Algérie rembourse cet emprunt auprès de la Banque mondiale. Cessez de dire que c'est un don!» Pour le volet inédit, retenons la décision du ministre qui a fermement et clairement signifié au promoteur privé qui a projeté de réaliser le LSP sur une assiette de haute valeur à l'entrée ouest de la ville: «Le comité technique s'est trompé, ce n'est pas une raison pour que tous on continue dans l'erreur. Ce terrain est réservé à un équipement public et personne ne peut enfreindre la loi...» A Aïn Bessam, c'est un aveugle, son épouse et deux enfant en bas âge qui ont été empêchés d'approcher le ministre. Renseignement pris, ce couple vivait sous une tente, mais aurait selon certains bénéficié d'un logement à Oued El Berdi, daïra d'El Hachimia ! Parmi les autres faits saillants de cette visite, une jeune conseillère du ministre émettra plusieurs remarques à l'adresse des bureaux d'études qui, apparemment, oublient que Bouira est classée zone moyennement sismique. «Les projets sont en vue de plan, il est nécessaire de revoir certaines données techniques pour revoir les risques...» Avant de conclure, le ministre suite à des sollicitations, a consenti une rallonge de 20 millions de dinars pour les aménagements. Il restera ferme vis-à-vis de l'entreprise de réalisation des logements Aadl, tranche de la cité des 1100 logements, qui est en rupture de ban unilatéralement depuis mars 2004. «Si cette entreprise persiste dans son abandon, nous lui retirerons son agrément...», dira le ministre à ce sujet.