Photo : Sahel Par Sihem Ammour Le coup d'envoi de l'édition 2009 du Festival national du Théâtre Professionnel intitulé cette année «Edition El Qods», entrant dans le cadre de la manifestation «El Qods, capitale de la culture arabe» a été donné dimanche dernier, au Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine Bachtarzi, par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et le commissaire du festival, M'hamed Benguettaf, devant un nombreux public, dont l'ambassadeur de Palestine en Algérie, les représentants des troupes vêtus de leurs tenues traditionnelles, et des invités d'honneur. «L'Edition de cette année est exceptionnelle car c'est l'expression du soutien indéfectible de l'Algérie à la culture de résistance et de lutte du peuple palestinien ; aujourd'hui, c'est El Qods que nous célébrons. Nous sommes les invités et vous [les Palestiniens, NDLR] êtes les maîtres de la maison», a déclaré Khalida Toumi dans son allocution d'ouverture. Elle a ajouté que «le rôle du théâtre ne se limite pas aux spectacles et à la distraction, mais c'est aussi un art qui éveille les consciences et qui a toujours été à l'avant-garde du combat des causes justes et humanistes proclamant le droit à la liberté et la justice». Suite au discours d'ouverture, le public a été convié à découvrir sur scène les membres du jury présidé par Habib Redha, l'un des précurseurs du théâtre algérien qui faisait partie de la première troupe théâtrale étatique créée en 1964 par Mustapha Kateb. Le jury qui aura la lourde tâche de choisir la meilleure œuvre théâtrale est composé des Algériens Mohamed Adar et Omar Mayouf, des Irakiens Kacem Matrood et Fatima Erribi, du Syrien Boulboul Farhan, du Libanais Jean Daoud et du Marocain Mohamed Badri. Puis, ce fut au tour d'Ahmed Benseban, de déclamer sur scène le poème intitulé Terre de Palestine de Mahmoud Darwich. Au milieu de la déclamation, le défunt Darwich jaillit sur grand écran, déclamant son poème sous les applaudissements du public fortement ému. L'émotion monte d'un cran, lorsque l'écran s'illumine et passe le discours historique du regretté Yasser Arafat déclarant officiellement, sur la terre algérienne, la création de l'Etat palestinien. Le public a découvert aussi une série de diapositives rendant hommage aux personnalités emblématiques de la résistance culturelle palestinienne. Suite à cette mise en bouche émotive, place à l'esprit festif avec une présentation de danses et musiques folkloriques aux rythmes palestiniens, par une dizaine de danseurs coiffés de keffiehs de plusieurs couleurs et de danseuses aux tenues de soies chatoyantes. La troupe palestinienne a égayé la soirée par la présentation de plusieurs tableaux retraçant le déroulement des étapes de la fête du mariage traditionnelle en Palestine. Le premier tableau est celui de la rencontre du jeune couple à la fontaine où les danseuses, cruche sur l'épaule, ont, telles des nymphes, sculpté les airs avec des gestes pudiquement sensuels. D'autres tableaux ont, entre autres, illustré le henné de la mariée, la coupe du marié et la cérémonie officielle des fiançailles. Chaque tableau était ponctué d'hommages rendus à une trentaine d'hommes et de femmes de théâtre algériens et arabes en signe de gratitude pour leur riche parcours artistique et leur apport au quatrième art, à l'instar des Palestiniens Imane Aoun, George Ibrahim Habach, des Egyptiens Samira Abdelaziz, Morsi Khalil, de l'Irakienne Fatima Erabii, des Syriens Djihad Saad et Jiana Aid, du Libanais Remon Djebara, des Algériens Fatima Halilou, Saliha Benbrahem, Omar Fetmouche, Hacene Lefgoun, Kamel Derbouze et Fatiha Soultan. Il est à souligner qu'à l'occasion du festival la façade du TNA a revêtu son plus bel habit : un poster géant de la mosquée d'El Qods a transposé, grâce à la magie de l'effet optique, la célèbre mosquée palestinienne au cœur de la capitale algérienne. Feth El Nour Ben Brahim, responsable de la communication, a expliqué à ce sujet : «Face à l'embargo et l'acharnement des forces sionistes pour l'interdiction de la célébration de la manifestation ‘‘El Qods, capitale de la culture arabe 2009'', le TNA s'est symboliquement transformé en El Qods pour clamer haut et fort la lutte et la résistance du peuple palestinien.»