Synthèse de Sihem Ammour Le coup d'envoi de la manifestation «El Qods, capitale de la culture arabe 2009», qui devait se dérouler samedi dernier à Ennasirah au sein de la ville sainte, a été empêché par l'armée sioniste qui a déployé un important dispositif sécuritaire et procédé à de nombreuses interpellations de Palestiniens. En conséquence, le coup d'envoi officiel de la manifestation a été donné à Beit Lehm en Cisjordanie en présence de nombreuses délégations de hauts responsables arabes. Dans son discours d'inauguration, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré : «Si l'on veut un monde débarrassé de guerres, je dis à notre nation et à nos fils de défendre El Qods […] comme capitale de la Palestine, lieu de fraternité et clé pour la paix.» Il a ajouté que «sans l'arrêt de la colonisation israélienne à El Qods et dans les territoires occupés, nous n'aurons pas l'occasion d'engager des négociations sérieuses et productives, auquel cas nous sombrerons dans le même cycle de violences. Ce cycle qui a semé la méfiance, le désespoir et le mécontentement, et ouvert la porte à la violence et à la haine». Dès la matinée, la police sioniste est intervenue pour empêcher les Palestiniens de célébrer cette manifestation. Ainsi, la police est intervenue à l'école Schmidt à El Qods pour empêcher des lancers de ballons portant les couleurs du drapeau palestinien après que des élèves en eurent envoyé une centaine dans les airs. Elle a aussi interpellé trois employées de l'université palestinienne d'El Qods qui distribuaient des T-shirts du festival. Le comble de cette répression aveugle est intervenu dans le quartier de Ral al Amoud, où la police a confisqué la torche du festival, symbole de rayonnement culturel, qui était venue de Syrie, pays qui a abrité la précédente édition de la manifestation. Au total, plus de vingt personnes ont été interpellées pour empêcher la célébration de cette manifestation. La décision du ministre sioniste de la Sécurité intérieure, Avi Dichter, d'empêcher toute activité dans le cadre du festival a suscité de vives protestations. Ainsi, le leader du parti de gauche sioniste Meretz, Haïm Oron, a fustigé la répression du festival, estimant que la «police n'a pas le droit d'interdire une telle expression politique non violente». Quant aux représentants de la minorité arabe d'El Qods, ils ont réagi, notamment le député Ahmed Tibi qui a dénoncé «l'emploi de la force brutale contre une manifestation culturelle, promettant que l'esprit l'emporterait sur l'occupation».