De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine La cigarette continue de tuer de nombreuses personnes et de causer différentes maladies. Chaque personne connaît cette réalité amère, et les fumeurs les plus concernés savent que cela est nocif pour leur santé et celle de leur entourage (leur famille ou les collègues). Ce qui est étonnant c'est qu'en dépit des différents programmes de sensibilisation pour lutter contre le tabagisme, il se trouve des gens qui continuent de fumer, préférant écourter leur vie au lieu de la prolonger le plus longtemps possible et vivre les bons moments que peut accorder chaque étape de l'existence humaine. Il est prouvé que chaque année plus de 15 000 Algériens meurent à cause de la cigarette et l'infarctus du myocarde, qui touchait auparavant les individus de plus de 60 ans, touche maintenant les personnes âgées entre 30 et 40 ans à cause du tabac. Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, le nombre de fumeurs ne cesse de croître parmi les jeunes qui s'adonnent à cette pratique. De plus, de nombreuses personnes meurent suite aux conséquences de la cigarette. Dans les lieux publics, on continue, aujourd'hui, de voir des personnes fumer, ce qui prouve que la sensibilisation n'a en rien contribué à la lutte contre le tabagisme. On voit des lycéens et d'autres élèves en train de fumer à proximité des établissements scolaires et personne ne les incite à cesser ces pratiques. Certains parents même n'accordent aucune attention particulière à leurs enfants, lesquels font ce qu'ils veulent une fois qu'ils sont dans la rue. Dans les cafés, les gens ont pris l'habitude de fumer, ce qui dérange souvent les non-fumeurs qui ne trouvent pas d'endroits sans tabac pour passer quelques instants et siroter un café. Dans les administrations et autres lieux publics, c'est le même constat alors que la réglementation est claire depuis que l'Algérie a ratifié, en 2006, la convention internationale sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Entre autres, en matière de réglementation, le décret exécutif n°01-285 du 24 septembre 2001 fixe les lieux publics où la consommation du tabac est interdite. Les modalités d'application de cette interdiction ont été publiées au Journal officiel de la République algérienne n°55 depuis 8 ans déjà, mais son application n'est pas visible sur le terrain puisque les fumeurs ne sont pas dérangés et peuvent se «suicider lentement» et nuire à la santé des autres. Personne ne réagit pour les rappeler à l'ordre. Par ailleurs, des pays arabes ou autres ont appliqué une réglementation stricte d'autant plus que fumer en public est passible de plusieurs jours de prison ferme assortis d'une amende. En attendant l'application de l'interdiction de fumer dans les lieux publics, certains citoyens se demandent pourquoi des décrets sont vite appliqués alors que d'autres pourtant liés à la santé des personnes restent dans les tiroirs de l'administration. La santé de la population n'est-t-elle pas la plus importante pour le développement de la société ? M. A. Le décret exécutif n°01-285 en quelques lignes Le décret exécutif n°01-285 du 24 septembre 2001, fixant les lieux publics où l'usage du tabac est interdit ainsi que les modalités de son application, indique dans son article 04 que ces lieux sont par principe tous les lieux fermés et couverts affectés à un usage collectif et, en ce qui concerne les établissements d'éducation, d'enseignement et de formation, tous les lieux fermés couverts et non couverts fréquentés par les élèves et les étudiants. Les établissements de santé, les salles où se déroulent des manifestations sportives, culturelles, scientifiques, économiques, de loisir, les lieux de travail affectés à un collectif de travailleurs (locaux d'accueil, de réception et de restauration collective, salles de réunion, les locaux sanitaires et médicaux sanitaires). Fumer, selon ce décret, est aussi interdit dans les transports publics routiers, ferroviaires, maritimes et aériens ainsi que dans les locaux commerciaux où sont consommées sur place des denrées alimentaires et des boissons et les salles et zones d'attente. L'article 05 prévoit à la disposition des fumeurs la mise en place des emplacements dans une partie des lieux visés à l'article 4. Ces emplacements doivent être des locaux spécifiques, soit des zones délimitées disposant d'un débit minimal de ventilation de sept litres par seconde et par occupant ou sept mètres cubes par occupant selon le type de ventilation. L'article 07 concerne la signalisation qui rappelle l'interdiction de fumer, laquelle doit être apparente dans des lieux bien déterminés et les emplacements mis à la disposition des fumeurs. Les articles 8, 9 et 10 de ce décret visent les sanctions administratives et disciplinaires. Entre autres, l'article 13 a accordé un délai de six (06) mois à partir de la date de publication (26/09/2001) pour la mise en conformité des lieux publics avec les dispositions de ce décret. Notons qu'aucun signe d'application de ce décret n'est visible sur le terrain pour des raisons inconnues.