De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Depuis lundi dernier, les quartiers d'Oran résonnent des manifestations de joie des supporters fêtant le retour du Mouloudia Club d'Oran (MCO), parmi l'élite du football national : fanions rouge et blanc accrochés en travers des rues ou sur les balcons, des voitures klaxonnant à tout-va dans un joyeux -mais parfois désagréable- brouhaha, des cafés bruissant de commentaires souvent exagérément enthousiastes sur les qualités d'une équipe dont la place a toujours été en division une... L'espace d'une semaine, beaucoup de jeunes Oranais ont renoué avec la joie et la fierté de «l'honneur retrouvé» quelques jours à peine après que leur voisin tlemcénien eut retrouvé l'élite du football national. Il y a une année, «les émeutes de la relégation» Il y a une année presque jour pour jour, la population d'Oran vivait une tension extrême née des actes de violence commis par des bandes de jeunes supporters qui, malgré une saison catastrophique, n'avaient pas toléré que le MCO descende en division inférieure. «Un déshonneur et une honte», estimaient les plus sages des aficionados qui appelèrent au calme et à préparer la réhabilitation du plus prestigieux club oranais dans les plus brefs délais et ce, bien que des rumeurs persistantes fissent état de la probable annulation du championnat 2007-2008. Pendant ce temps, les plus exaltés des supporters réclamaient la tête du président Djebbari, tenu pour seul responsable de la débâcle hamraouie. Djebbari qui, eu égard aux dizaines de visiteurs aux intentions inquiétantes s'agglutinant devant ses journaux, avait préféré se réfugier en Espagne en attendant que la ville retrouve son calme. En effet, il aura fallu plusieurs jours pour que les esprits s'apaisent et que les yeux voient la triste réalité : 260 personnes mises en examen par la justice, 147 policiers blessés, des pertes et des dégâts matériels estimés à plusieurs milliards de dinars. Premier à réagir immédiatement après les émeutes, l'ancien président Kacem Elimam qui s'est proposé pour reprendre les rênes du Mouloudia. «Je suis prêt à revenir au MCO à condition que l'A.G se tienne avant le 15 juin afin que j'aie le temps de préparer mon programme», avait-il déclaré en n'hésitant pas à attribuer la catastrophe de la relégation au seul Youcef Djebbari. Dans sa première conférence de presse, celui qui allait présider aux destinées des Rouge et Blanc ne s'est pas fait prier pour stigmatiser la gestion de son prédécesseur et étaler la précarité de la situation. «Notre stade et le siège du club sont fermés depuis longtemps et les dettes s'élèvent à plus de 10 milliards de centimes. La situation est catastrophique.» Mais pas désespérée pour celui qui avait été à la tête du MCO lorsque celui-ci comptait parmi les meilleurs clubs africains. «Le Mouloudia a toujours joué les premiers rôles, c'est sa philosophie», avait-il conclu en assurant que tout serait entrepris pour que le MCO retrouve l'élite le plus rapidement possible. En une seule saison S'il a fallu au WAT deux saisons pour rejoindre l'élite, une seule saison aura finalement suffi au MCO pour retrouver sa place en division une. Après un début de saison qui a, sans doute, donné des sueurs froides aux responsables du club et désespéré les plus fervents supporters, les poulains de Belatoui ont su retrouver un rythme qui leur a permis de revenir au classement et redonner espoir aux milliers de fans rouge et blanc. Et avant même la fin du championnat, soit le lundi 25 mai dernier, Oran a retenti des cris de joie : le MCO venait de vaincre l'USM Bel Abbès, signant ainsi sont accession. Dès le coup de sifflet final, des dizaines de voitures décorées aux couleurs du club sillonnèrent les rues oranaises pour célébrer cet événement majeur dans la vie d'un club et ses supporters. Deux jours après l'accession du MCO, le FC Barcelone, très cher au cœur de nombreux Oranais, a remporté la coupe de la Ligue européenne, offrant aux supporters hamraouas l'occasion de (re) fêter le retour de leur club en D1. C'est ainsi qu'une semaine après, la ville d'Oran vit toujours au rythme hamraoui...